Les expulsions ne nous arrêtent pas !!!

                                                                           En plein hiver, des bâtiments vides réquisitionnés par des familles, des
femmes seules, des travailleurs pauvres, des chômeuses et des étudiantes précarisées sont expulsés par la Préfecture de Haute-Garonne.

Pour prévenir l’expulsion de l’immeuble du 35 rue du Professeur James (immeuble effectivement expulsé le 3 janvier), le 28 décembre, ses habitants, à travers la campagne de la réquisition, ont occupé un bâtiment appartenant à Habitat Toulouse (dirigé par la Mairie) pour s’y loger et créer des espaces d’activités pour les adultes et les enfants (cantine
populaire, salle de jeux, cours de français..). Or, cet immeuble a été loué
à l’Association Espoir qui assure une mission d’hébergement pour des
familles. Loin de s’opposer à ce projet, les habitantes ont rencontré cette
association pour trouver ensemble une solution digne pour eux-mêmes et pour
les familles qui attendent un hébergement en centre ville.

La campagne de réquisition a proposé une rencontre avec la veille sociale,
la Directrice de l’association « Espoir » et la Direction Départementale de
la Cohésion Sociale. Comme à son habitude, cette dernière a refusé cette
proposition sur ordre direct du préfet qui en a profité pour lancer un
ultimatum aux habitantes : quitter les lieux pour le 16 janvier en échange
de l’engagement d’héberger trois familles avec enfants, laissant sur le
carreau les autres habitants ! Ce bâtiment a été libéré ce matin par les
occupants dans l’intérêt des familles !

La Préfecture a aussi refusé toute rencontre pour obtenir un moratoire sur
les expulsions de squats ouverts à travers cette campagne et enchaîne les
expulsions.* Depuis le début de la trêve hivernale, trois bâtiments ont été
expulsés remettant à la rue plus de 60 personnes ! 50 autres personnes
risquent aussi d’être expulsées dès demain matin ! *La Préfecture ne manque
pas d’humour ! Ce matin, elle décrète le plan grand froid et expulse dans
la foulée le 9, rue du Faubourg Bonnefoy où vivait une trentaine de
personnes, dont des familles avec des enfants en bas-âge. Deux familles se
sont vue proposées deux nuits d’hôtel. Pour les autres, ils doivent se
débrouiller eux-mêmes pour se trouver un logement le 1er jour du plan grand
froid !

La Préfecture de Haute-Garonne et la Mairie de Toulouse préfèrent dépenser
l’argent public pour :

-nous remettre à la rue,
-payer des chambres d’hôtels (souvent insalubres) appartenant à des
propriétaires privés,
-payer des vigiles pour garder des bâtiments vides (ancien Sloli,
URSSAF…),
-n’occuper qu’une partie des bâtiments expulsés (l’ancien CREA dont
quatre étages sont inutilisés),
-murer des bâtiments (Hauts-Murats, rue des jardins….).

Nous n’avons pas le choix, nous continuerons de réquisitionner des
immeubles vides tant que des personnes seront à la rue et que la seule
réponse apportée par les institutions sera la répression des acteurs de ce
mouvement et l’expulsion des habitantes des bâtiments de la campagne !
Avant de nous parler de réquisitions, que l’État et la Mairie de Toulouse
s’engagent à stopper immédiatement les expulsions des personnes qui ont
trouvé par elles-mêmes les moyens de se loger sans que ça ne coûte rien à
personne !

Contact presse : 07 53 46 52 32 – creatoulouse [at] squat [dot] net
creatoulouse.squat.net

Expulsions en plein hiver, d’autres bâtiments menacés d’expulsion, la lutte continue!

Depuis le 1er novembre, la trêve hivernale est commencée. Pendant cette période particulièrement dure compte tenu des conditions météorologiques, en théorie la préfecture expulse avec moins de facilité/avec plus de parcimonie. Ces derniers temps, elle nous a montré le contraire. Les camps de l’île du ramier et de la poudrerie, le 40 rue Béteille et le 35 rue du professeur Jammes ont été expulsés entre novembre et janvier.  Ceci ayant pour conséquence de remettre à la rue plus d’une centaine de personnes, avec pour seule consolation de l’hébergement en hôtel sous des conditions strictes. Les personnes de nationalité roumaine ou bulgare, ayant reçu une obligation de quitter le territoire ou qui n’ont pas d’enfants sont exclues des dispositifs d’aides sociales et ne peuvent bénéficier d’un accès aux centres d’hébergement d’urgence.
Après des tentatives de rendez-vous avec la préfecture, qui avec son mépris habituel n’a pas donné suite à nos demandes, nous nous sommes pointéEs au conseil municipal. Le but était d’être reçuEs et de poser un rapport de force. L’adjointe au logement, Mme Touchefeu, a donc quitté le conseil pour nous recevoir. Encore une fois elle nous a baladé. Elle nous a dit que les expulsions ne sont pas de son fait, mais que, après tout, si on squattait un bat appartenant à la mairie, elle serait plus en mesure de retarder l’expulsion.
Alors on l’a écouté, et depuis le 28 décembre 2012 un bâtiment appartenant à Habitat Toulouse, filiale de la mairie de Toulouse, a été réquisitionné. Le 115 étant toujours autant saturé, il n’a pas les moyens de répondre aux demandes importantes de places au chaud. Ce bâtiment va devenir un centre d’hébergement d’urgence géré par l’association ESPOIR. Un dialogue est entamé. Nous sommes, la CREA et l’association ESPOIR, devant la même situation d’inertie de la part des pouvoirs publics. Nous avons simplement décidé d’utiliser des moyens différents face au manque de logements sur Toulouse. Nous mettons donc la mairie devant ses responsabilités une fois de plus. Nous expulser de ce lieu serait du foutage de gueule. Y rester, pour nous, serait se mettre à dos une association avec qui nous avons envie d’avancer et de trouver des terrains de luttes communs. Dilemme.
Pendant ce temps, d’autres bâtiments réquisitionnés par la CREA sont menacés d’expulsion. La plupart de ces bâtiments sont destinés à la destruction, d’autres à la vente. Il n’y a donc pas d’urgence pour les propriétaires à récupérer leurs « biens ». En attendant ces lieux ont repris vie, accueillent des activités, des rencontres ou simplement des gens qui apprennent à mieux se connaître et à vivre ensemble. Nous ne lâcherons rien. Hiver comme été, il y a pas moyen de se laisser expulser tranquillement. Nous avons besoin de votre soutien, de la manière qui vous semblera la plus adéquate. Pour faire trembler l’État qui nous enferme dans nos situations de pauvres. Pour augmenter le rapport de force. Pour se rencontrer et construire ensemble tous nos rêves.
Un expulsion, 10 occupations comme disait le slogan ? Eh ben on l’a fait ! Et on le refera.
À bientôt !

C.R.E.A. c’est quoi?

pour la version imprimable, c’est là: CREA c’est koi

Une CAMPAGNE: c’est-à-dire un mouvement social, un collectif avec toutes celles et ceux qui veulent y participer : des mal-logé.e.s, des familles laissées à la rue par l’Etat et le capitalisme, des gens qui ne peuvent plus payer leurs loyers, des gens qui en ont marre de ce système, des gens solidaires, des vieux, des enfants, des étudiantes, des chômeurs, des travailleuses pauvres, des galériennes…

pour la REQUISITION : il y a de plus en plus de logements vides, de plus en plus de gens à la rue et dans la merde. Alors nous n’attendons rien de l’État et des autorités qui se moquent bien de nous, nous réquisitionnons directement les bâtiments vides, avec celles et ceux qui en ont besoin. Pour nous loger mais aussi pour organiser toutes sortes d’activités, d’ateliers, libres, gratuits et à disposition des quartiers. Cette forme de logement, nous permet de nous émanciper, de prendre du temps pour réfléchir à d’autres formes de vies, d’organisation, etc…

L’ENTRAIDE : nous ne recevons aucune subvention et nous n’en voulons pas. Nous nous basons sur la solidarité, la récupération, le recyclage et le partage pour trouver à manger, se vêtir, faire la fête, se meubler, se rencontrer, apprendre, échanger et développer des savoirs...

et l’AUTOGESTION : nous n’avons pas de chefs et nous n’en voulons pas. Tout se décide aux Assemblées Générales qui sont ouvertes à tout le monde. Nous sommes nombreus.e.s à la CREA à tenter de dépasser cette société pyramidale fondée sur l’argent, le pouvoir, le racisme et le sexisme. Nous cherchons ensemble des moyens de détruire ces oppressions qui nous traversent.

Nous pensons que l’État n’est pas la solution, qu’il fait partie du problème et que personne ne peut s’occuper de nous mieux que nous-mêmes. Alors nous remplaçons tout ça, ici et maintenant, par la solidarité, l’égalité et l’autonomie, réelles et concrètes.

Viens nous rencontrer. Organisons-nous !

(blog : creatoulouse.squat.net/mail : creatoulouse [at] squat [dot] net)

Tout pour tou.te.s, pouvoir au peuple !

Cantine Libre et Populaire au Dakar

Une cantine pour se rencontrer, pour partager un repas. Pour manger des trucs trop bons en payant selon nos moyens. Pour permettre à tout le monde de venir, pas comme au resto, pas comme dans n’importe quel endroit marchand. Faire une cantine pour créer un moment sans chefs ni spécialistes, pour seul but que de se rencontrer, simplement, se découvrir des points communs, en tant que damnéEs de ce cette société, en tant que pauvres, et pourquoi pas s’allier.

Un lundi sur deux, des motivéEs de la CREA, mais pas que, vous invite à venir casser la croute.

A 20h ce lundi 7 janvier, on verra pour les suivants.

Repas à prix libre, boissons à prix fixe.

Ça se passe au Dakar, 12 avenue de Lyon, Toulouse, Bonnefoy!

A lundi!

Un promoteur immobilier envoie des hommes de mains pour remettre des galériens, des familles et des enfants à la rue!

Communiqué de presse envoyé le 26 décembre à la dépêche du midi, teletoulouse, 20 minutes, métro, libetoulouse, france 3 région, afp

 

Aujourd’hui, mardi 25 décembre 2012,  les habitant-e-s du 159, chemin Lapujade, en plus d’être menacées d’expulsion illégale, sont menacées physiquement. Ces habitants n’ont aujourd’hui pas d’autre choix pour se mettre à l’abri que d’occuper des maisons laissées vides par les propriétaires ou institutions publiques préférant ainsi spéculer sur que ce qui n’est pour eux qu’un bien immobilier de plus. Nous réaffirmons comme nous le faisons depuis vingt mois dans la campagne 0 personne à la rue qu’il n’y a pas d’autre possibilité aujourd’hui que de s’auto-organiser contre ces pratiques laissant adultes et enfants à la rue.

 

Depuis plus de 5 ans, la maison du 159, chemin de Lapujade éait inhabitée et a été rachetée par un promoteur immobilier (la SCI LAPUJADE gérée par M. Jérôme DUCROS possédant aussi la société JD PROMOTION) d’une manière douteuse dixit les anciens propriétaires, associations de quartier et voisins. Dans le quartier, des voisins soutiennent la démarche et le petit-fils de l’ancien propriétaire est passé nous voir pour nous dire qu’il était ravi de revoir de la vie dans cette maison anciennement menacée de destruction par son propriétaire.

 

Depuis quelques semaines, alors que la vie reprend ses droits, les menaces se font de plus en plus présentes et mettent vraiment en danger les habitants dont un couple avec deux jeunes enfants et un couple avec une femme enceinte de sept mois. Jeudi dernier, trois hommes sont entrés par la force dans la maison et ont menacé une mère qui était seule avec ses deux enfants.

Les habitant-e-s sont toujours encore l’objet de menaces (envoi de cocktails molotov sur la maison, menaces de viols envers des femmes, menaces de violenter hommes, femmes et enfants qui se trouvent encore dans la maison, menace de séquestration…)

La violence de la rue ne suffit-elle pas ? Faut-il en plus rajouter à cela violence de pratiques mafieuses faisant appel à des hommes de mains ?

Nous détenons les preuves de ces pratiques insupportables (photos, enregistrements, bout de papier laissé sur les lieux après l’agression mentionnant qu’ils sont les “neveux du propriétaire et leur numéro de téléphone”, témoignages des voisin-e-s du quartier,…).

Si vous n’êtes pas d’accord avec les pratiques de M. Ducros, nous vous invitons à lui écrire au siège social de ses sociétés (SCI LAPUJADE & JD PROMOTION, 20, rue André Vasseur, 31 200 TOULOUSE) ou à son siège commercial (44, place bachelier – 31 000 Toulouse) de téléphoner au siège social de ses sociétés (05 61 630 200/ 05 61 62 15 00) ou lui envoyer des mails (metropoles [dot] medias [at] wanadoo [dot] fr).

Ces habitant-e-s ne comptent pas céder à ces pressions et continuent de vivre sur le lieu qui est un espace libre et ouvert sur le quartier où vous pouvez venir vous investir, apporter ce que vous n’avez plus besoin ou encore discuter, échanger sur la campagne et les nouvelles formes de vie collective que nous essayons de mettre en place sur la base de l’entraide et de l’autogestion.

Les habitants du 159, chemin Lapujade et des membres de la campagne 0 personne à la rue

Le PS poursuit avec ardeur (et délectation?) le travail de ses prédécesseurs.

Contactée par nos soins plusieurs fois pour entamer un dialogue sur la trêve hivernale, la Préfecture de Haute-Garonne à donné sa réponse jeudi 20 décembre.

En plein hiver, sous la pluie et à quelques jours de Noël, elle n’a pas hésité à ordonner l’expulsion du 40 rue Béteille où vivaient 6 personnes en grande précarité.

Si la trêve hivernale pour les squats n’est pas un mythe, ni même les interdictions de couper l’électricité en plein hiver, il est clair que le PS s’en fiche et poursuit avec ardeur (et délectation ?) le travail de ses prédécesseurs.

Plusieurs autres bâtiments où vivent des familles avec enfants, des personnes malades ou handicapées et en grande précarité sont eux aussi menacés d’expulsion.

On remercie la préfecture pour ce joyeux Noël…

L’agenda de la CREA…

est disponible sur ce site mais aussi sur démosphère et sur Radar!

Manif du 17 novembre en sons

Du son a été pris lors de la manif du 17 novembre. Il est disponible ici : Sons en lutte – Manif contre toutes les expulsions du 17 novembre 2012

On remercie les copainEs de Canal Sud pour la prise de son.

D’ailleurs, une mardi sur deux, entre 13 et 14h, le crea a son émission sur Canal Sud, 92.2. La prochaine, c’est mardi 4 décembre!

 

 

Un nouveau site sur les squats toulousains

Les squats toulousains ont leur site internet! Allez y faire un tour!

https://toulouse.squat.net/

Rassemblement de soutien pour le procès en appel d’un membre de la CREA

Procès en appel d’un membre de le CREA pour outrage

Il y a un an, c’était le début du mouvement de réquisition initié par le CREA. Le 12 octobre 2011, la Préfecture expulse (en ne respectant pas ses propres lois) deux maisons que nous occupions pour y vivre et développer des projets tels qu’une cantine populaire. Un membre du CREA est arrêté et passe en comparution immédiate pour « outrage aux forces de l’ordre » ! Au vu des contradictions des témoignages, le tribunal relaxe notre camarade au bénéfice du doute…

Le 21 novembre 2012, il repasse devant la Cour d’appel de Toulouse suite à l’acharnement du parquet qui cherche à tout prix à nous poursuivre afin de ralentir ce mouvement populaire qui a permis, avec les premières personnes concernées, de libérer en un an et demi plus de 15 bâtiments pour se loger, affronter ensemble nos problèmes du quotidien et développer des activités libres et gratuites pour toutes et tous.

Cette forme de répression n’est pas isolée. Tout au long de cette campagne de réquisition, des personnes ont été arrêtées, emmenées en audition pour être fichées et obtenir par la ruse leurs empreintes et leur ADN. Elles ont toujours refusées de participer à ce jeu sécuritaire et risquent un jour ou l’autre d’être poursuivies. D’autres sont à ce jour encore sous la menace de poursuites judiciaires pour des motifs instrumentalisés par la police et la justice, tels que dégradation de biens privés, violation de domicile, outrage et rebellions, violences commise envers les forces de l’ordre…Depuis l’expulsion du 22, rue Demouilles, la police nous harcèle autour de nos lieux de vie : contrôle au faciès à la sortie de nos maisons, arrestations arbitraires, placement en détention pour ceux qui n’ont pas le bon profil !

Cette répression n’est pas réservée aux membres de la CREA.

Chaque jour, des personnes vivant dans les quartiers populaires (espaces rebaptisés par le pouvoir « zones criminogènes ») sont contrôlées au faciès, arrêtées et placés en garde à vue.

Chaque jour, les audiences de comparution immédiate ont lieu au Palais de Justice : une personne qui vole dans un magasin prend 6 mois ferme sous prétexte de récidive , une personne interdite de territoire vient de se faire condamner pour récidive à une peine de 4 mois : le juge lui envoyant dans la gueule que ça lui apprendra : « soit tu retournes dans ton pays ou soit à chaque contrôle, tu retournes en prison ! »(sic).

Venez faire un tour dans les petites salles du 3ème étage du Palais de Justice où chaque jour le juge dit« des libertés » rend ces jugements expéditifs avec tout son mépris et ses humiliations. Et rarement de rassemblement de soutien dans ces carnages judiciaires banalisés !

A Paris, Lyon, Marseille, Nantes, Calais, des personnes inscrites dans des mouvements populaires et/ou qui trouvent des moyens pour survivre subissent la même répression.

Lorsque nous nous organisons pour prendre en main les problèmes créés par les exploiteurs, l’Etat nous envoie ses flics, ses juges et ses politiques pour nous empêcher d’être et d’agir ensemble, en nous criminalisant, par leurs coups, leurs procès et leurs prisons. En attendant, les véritables responsables de la misère sociale sont bien à l’abri car c’est eux qui tirent les ficelles et que « La Justice » est leur justice !

Aujourd’hui, nous nous rassemblons pour apporter notre soutien à notre camarade et à tout-e-s les opprimées de leur système policier et judiciaire fait par les bourges pour les bourges.

Que ce rassemblement serve au moins à nous reconnaître entre opprimé-e-s et réprimé-e-s, que nous échangions sur les formes de solidarité qui peuvent se mettre en place quand l’un de nous tombe entre leurs mains !

Solidarité avec tout-e-s les inculpé-e-s et enfermé-e-s à Toulouse et ailleurs !

Liberté pour toutes et tous !

Organisons nous ensemble pour bloquer leur machine judiciaire !

RDV mercredi 21 novembre à 13h30 au palais de justice, cour d’appel, côté place du Salin.

Face à toutes les expulsions, autodéfense populaire !

Suite à l’expulsion du Centre Social Autogéré du 22 rue Demouilles le lundi 8 octobre, la centaine d’habitant-e-s et la Campagne pour la Réquisition, l’Entraide et l’Autogestion se sont de nouveau retrouvés à la rue. Cet immense bâtiment, laissé vide depuis 6 ans, est donc retourné au silence après un mois de vie, d’expériences, d’activités diverses et de rencontres. C’est un hélicoptère du GIPN et 200 flics qui sont venus nous expulser et nous en arracher. A Notre-Dame-des-Landes, depuis plusieurs semaines, sur les terres ciblées pour le projet d’aéroport de Vinci à Nantes, c’est plus de 1000 keufs et trois hélicos qui tentent de virer et raser tous les lieux occupés, et ça, pour la modique somme d’un million (1 000 000!!) d’euros.

Ailleurs en France, différents collectifs se mobilisent, s’organisent et agissent sur les questions de logement. A Paris, un nouveau bâtiment vide depuis un an a été ouvert par le Collectif des mal-logés acharnés et certain-e-s du 260 rue des Pyrénées (38 rue des bois – 19ème), c’est une trentaine d’habitant-e-s qui en ont été sauvagement expulsé-e-s dans la soirée du 22 octobre. A Nantes, le collectif Précarité 44 a réquisitionné un bâtiment public samedi 14 octobre, qui a été expulsé depuis. A Grenoble, le collectif du 22 rue des Alpes a aussi ré-ouvert à deux reprises, le second bâtiment tient, il vit et devient un espace d’habitation collective pour des demandeurs d’asile.

Dans le cadre du week-end d’action nationale du 13 au 15 octobre, on est allé faire mousser une fontaine du centre-ville, histoire d’apporter notre contribution à l’opération “Toulouse ville propre”. Le principal objectif de cette nouvelle politique locale ? Aseptiser nos rues, notamment en virant les habitants dits “indésirables” des quartiers populaires à travers, entre autres, les Grands Projets de Ville (GPV).
L’un d’eux s’attaque justement au quartier Bonnefoy : la ligne grande vitesse (LGV) doit y passer, la gare sera aménagée pour accueillir des TGV hors de prix, et le quartier réhabilité pour y attirer bobos, cadres et autres friqués. Et les gens du quartier ? Pour eux commencent déjà les expropriations, bientôt ce sera les expulsions, sans parler des coups de pressions quotidiens. Ce grand projet industriel et urbain est décidé et mené par une poignée d’individu-e-s au pouvoir, pour leurs seuls profits, et avec le plus grand mépris pour les gens qui vivent là. A certains endroits, comme face au TAV (train à grande vitesse italien) dans le Val di Susa ou l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes près de Nantes, de nombreuses personnes s’insurgent et se rencontrent pour organiser la lutte.

Contre Vinci et son monde, ce dimanche des membres de la CREA et du collectif 31 de soutien à la ZAD ont offert le péage autoroutier aux usagers en le bloquant à l’arrivée de Bordeaux et Paris!

Si l’État prétend manquer de fric pour assurer un logement à chacun-e-s, il en trouve facilement lorsqu’il s’agit de foutre des gens dehors et de policer les villes. Que ce soit au travers de vastes opérations quasi-militaires, dans la violence quotidienne des expulsions ou la présence de keufs à chaque coin de rue. La guerre aux pauvres et à tous ceux qui s’organisent est déclarée, l’État expulse à tour de bras et le plus rapidement possible.

Pour une expulsion, six ouvertures !

Aujourd’hui la CREA c’est donc neuf bâtiments, dont six nouveaux ouverts et libérés en un mois principalement dans le quartier de Bonnefoy. Parmi ces bâtiments, certains appartiennent à des particuliers (propriétaires de bâtiments vides, qu’ils n’habitent pas). L’État et le capitalisme fabriquent et gèrent la misère, ils expulsent sans cesse, nous n’avons pas le choix de crever à la rue. Lorsque ce mouvement populaire réquisitionne des bâtiments, il les rend en fait libres et ouverts pour toutes et tous. En revanche c’est bien la mairie qui préempte les bâtiments de Bonnefoy (qu’elle rachète à prix cassés) et qui a commencé à expulser les habitants des quartiers qu’elle veut nettoyer (Ramier, Bagatelle, Reynerie, Mirail…) pour faire de Toulouse une “capitale européenne”. C’est encore l’État qui nous a expulsé – une centaine de personnes et d’enfants – du bâtiment de l’URSSAF, 22 rue Demouilles, pour laisser ces 5400 m2 vides. Prenons-nous en aux responsables de la misère, pas à celles et ceux qui la subissent.

Et l’État ne lésine pas non plus sur les moyens pour rendre ces lieux à des propriétaires qui les laissent vides et morts. Plusieurs de ces bâtiments sont déjà expulsables. La trêve hivernale nous sera-t-elle appliquée ou la Préfecture va-t-elle encore nous refoutre à la rue en plein hiver? Unissons-nous et organisons-nous pour empêcher ces rapaces de détruire nos vies et nos territoires.

Venez prendre la ville avec nous lors de la grande manifestation contre toutes les expulsions à Toulouse, le samedi 17 Novembre (départ à 14h, St Cyprien République)
suivie d’une assemblée populaire (9 rue du faubourg Bonnefoy)

SOLIDARITE AVEC LES COLLECTIFS DE PARIS, NANTES,
GRENOBLE, CAEN, LA ROCHELLE, MONTPELLIER, TOURS,
LA ZAD ET LES NO-TAV !!

TOUT POUR TOU-TE-S !
POUVOIR AU PEUPLE !

La Campagne pour la Réquisition, l’Entraide et l’Autogestion (CREA)

creatoulouse [at] squat [dot] net
creatoulouse.squat.net

Marche contre toutes les expulsions – Samedi 17 novembre à 14h – Place Saint-Cyprien

CONTRE TOUTES LES EXPULSIONS!

Manifestation samedi 17 novembre 2012 a Toulouse

Autodéfense sociale, offensive populaire.

Depuis un an et demi, la campagne pour la réquisition, l’entraide et l’autogestion ouvre, avec les premières et premiers concerné.e.s (familles avec enfants, femmes et hommes en galère, étudiant.e.s précarisé.e.s, travailleur.euse.s pauvres….) des bâtiments laissés vides par la spéculation immobilière et les organisateurs de la misère sociale. Malgré pas moins de 15 expulsions ce sont aujourd’hui près de 200 personnes qui ont trouvé une solution par l’intermédiaire de réquisitions populaires. Plutôt que d’ergoter sur la réquisition les pouvoirs publics pourraient déjà cesser les expulsions !

On en est loin.

La préfecture s’acharne à remettre les personnes à la rue en utilisant tous les moyens possibles (un hélicoptère mobilisé et plus de 300 policiers lors de la dernière expulsion). Et quand, soucieux de faire bonne figure, les pouvoirs publics décident de s’occuper des personnes à la rue c’est plus que risible. 75 places supplémentaires sur Muret, 30 places pour les femmes. De l’aveu de l’adjointe au Maire C. Touchefeu cela ne pourra répondre à toutes les attentes du 115. L’espace occupé par les 40 personnes logées de façon pérenne au 70 allées des demoiselles sera remplacé par une halte de nuit, qui offre un abris nocturne mais pas un logement.

Ce que nous voulons dépasse ce que tout gouvernement peut nous offrir.

La dernière alternance politique ne nous a montré que continuité dans les expulsions de camps de Rroms, dans le rapport aux personnes sans papiers. Suite au départ prochain de l’avion dit « humanitaire » de l’OFII ramenant en Bulgarie et en Roumanie de nombreu.ses.x Rroms de Toulouse, la préfecture va expulser les différents camps du Ramier. Ces expulsions ne feront qu’augmenter la précarité de ces personnes à la rue, qui vont simplement aller s’installer sur un autre terrain.

La lutte d’aujourd’hui est une lutte qui dépasse la réalité locale, à Paris, Grenoble, Nantes, Dijon… des collectifs s’organisent pour mettre en place de véritables solutions. Avec ou sans papiers, nous sommes chez nous et nous ne partirons pas.

Nous sommes solidaires de la lutte à Notre Dame des Landes, pour la défense de la terre, pour le maintien de la vie face au projet mortifère de l’aéroport. Là-bas aussi l’État ne lésine pas pour défendre les intérêts de machines à pognon comme Vinci. En une semaine a été dépensé plus que pour le logement pour toute la région Midi-Pyrénées pour la période hivernale.

Toulouse Métropole va bientôt sortir sa grosse machine pour détruire des quartiers entiers, la LGV ayant besoin de place.

Bonnefoy et Belfort vont à leur tour subir une opération de réaménagement de grande envergure. L’objectif est clair : mettre les pauvres hors du centre ville, au bénéfice des riches et d’un quartier d’affaire. Dans d’autres quartiers aussi, ce sont les loyers qui augmentent, des conditions de logement toujours plus précaires, des propriétaires qui s’en mettent toujours plein les poches, et vivent du vol des locataires.

Le Grand Projet de la Ville de Toulouse déplace des populations à la Reynerie, Empalot…, sous couvert d’insalubrité et de mixité sociale. Résultat de l’opération : des bâtiments qui offraient 100% de logements sociaux seront remplacés par des bâtiments qui ne comporteront que 20% de logements sociaux. Et dans l’attente, les personnes qui vivent dans ces bâtiments seront déplacé.e.s encore plus loin du centre ville.

Les bâtiments libérés par la campagne ont été construits par des ouvrier.e.s et il est logique que ce soit des travailleur.euse.s pauvres, leurs enfants, des galèrien.ne.s, des étudiant.e.s et autres précarisé.e.s qui les
ouvrent pour s’y loger et créer d’autres formes de vie collective, ouvrir des lieux libres et gratuits pour organiser des activités ludiques, sociales et politiques.

Nous continuerons de réquisitionner, grève des loyers, mort à l’État bourgeois et à la chasse aux pauvres, on se laissera pas faire!

Marche contre toutes les expulsions suivie d’une assemblée populaire à “sloli”, 9rue du faubourg bonnefoy.

Samedi 17 novembre 2012 a 14h

Sur la place du métro saint cyprien

Tout pour tou.te.s pouvoir au peuple

Affichage Manifestation du 17 novembre

L’affiche en A3
Affcrea1711 NB

Et les Fly en A5

FlyA5

A mettre avec les affiches

Bandeau Crea

Nouvelle réquisition à Paris par les collectifs du 260 rue des Pyrénées

Après l’occupation du 260 rue des Pyrénées, on continue !

C’est la crise, partout on nous le dit et tous les jours on la ressent. Mais pour certains ça fait longtemps que c’est la crise, la crise du quotidien : s’entasser dans un logement trop petit et insalubre, se faire expulser parce qu’on a perdu son taf, prendre un crédit revolving parce qu’on est sans sous dès le début du mois, courir dans les transports en communs pour aller faire 2 heures de boulots par-ci par-là pour un quart de smic, se faire enlever ses enfants parce qu’on a nulle part où habiter, se faire refuser une demande de HLM parce qu’on est sans-papiers, se faire radier du Pôle emploi et perdre ses allocations, se faire contrôler chez soi par un agent de la CAF et devoir se justifier d’arriver à survivre, etc. Et à ça les projets de loi Duflot sur le logement n’y changeront rien.

Face à cela, des collectifs de mal logés, de chômeurs, de précaires, des collectifs contre la restructuration urbaine et contre les expulsions agissent, pour certains depuis plusieurs années, pour arracher des droits, arracher des logements, empêcher des expulsions. Depuis quelques mois, ces collectifs ont décidé de se coordonner au sein d’une assemblée ouverte à toutes et à tous.

L’année dernière, cette assemblée a décidé d’occuper des immeubles vides pour arracher collectivement les moyens de se loger, de s’organiser, de vivre et de lutter. Après plusieurs tentatives nous avons réussi à occuper un ancien centre d’hébergement social, vide depuis mai 2010, situé au 260 rue des Pyrénées dans le 20ème à Paris. Cet immeuble où vivent de nombreuses familles est jugé expulsable depuis quelques jours. Nous avons décidé de ne pas attendre d’être à la rue pour agir ! C’est pourquoi nous avons immédiatement trouvé un autre immeuble, situé au 38 rue des bois, dans le 19ème arrondissement. Cet immeuble, vide depuis 1 an, appartient à la SIEMP. La SIEMP (société d’économie mixte), sous couvert d’éradiquer l’insalubrité dans Paris pour le compte de la mairie, reconstruit des logements dits sociaux et sélectionne ses habitants par les revenus, excluant les plus nécessiteux d’entre nous.

La porte était ouverte, nous avons décidé de rentrer et d’y poser nos bagages. Une vingtaine de personnes dont des familles s’y sont installées.

Nous ne sommes pas seul.e.s, à Toulouse depuis des mois des mal logés, squatteurs et travailleurs sociaux s’organisent pour occuper des bâtiments vides. Les habitants du CREA (collectif pour la réquisition, l’entraide et l’autogestion), ont occupé une quinzaine d’immeubles.

nous contacter : mallogesacharnes [at] riseup [dot] net 

 

Edit: le lundi 22 octobre, le bâtiment a été expulsé à grand renfort de keufs, de pompiersflics et autres nervis de la préfecture. Le lien, c’est par là:

https://paris.indymedia.org/spip.php?article11985