Expulsions en plein hiver, d’autres bâtiments menacés d’expulsion, la lutte continue!

Depuis le 1er novembre, la trêve hivernale est commencée. Pendant cette période particulièrement dure compte tenu des conditions météorologiques, en théorie la préfecture expulse avec moins de facilité/avec plus de parcimonie. Ces derniers temps, elle nous a montré le contraire. Les camps de l’île du ramier et de la poudrerie, le 40 rue Béteille et le 35 rue du professeur Jammes ont été expulsés entre novembre et janvier.  Ceci ayant pour conséquence de remettre à la rue plus d’une centaine de personnes, avec pour seule consolation de l’hébergement en hôtel sous des conditions strictes. Les personnes de nationalité roumaine ou bulgare, ayant reçu une obligation de quitter le territoire ou qui n’ont pas d’enfants sont exclues des dispositifs d’aides sociales et ne peuvent bénéficier d’un accès aux centres d’hébergement d’urgence.
Après des tentatives de rendez-vous avec la préfecture, qui avec son mépris habituel n’a pas donné suite à nos demandes, nous nous sommes pointéEs au conseil municipal. Le but était d’être reçuEs et de poser un rapport de force. L’adjointe au logement, Mme Touchefeu, a donc quitté le conseil pour nous recevoir. Encore une fois elle nous a baladé. Elle nous a dit que les expulsions ne sont pas de son fait, mais que, après tout, si on squattait un bat appartenant à la mairie, elle serait plus en mesure de retarder l’expulsion.
Alors on l’a écouté, et depuis le 28 décembre 2012 un bâtiment appartenant à Habitat Toulouse, filiale de la mairie de Toulouse, a été réquisitionné. Le 115 étant toujours autant saturé, il n’a pas les moyens de répondre aux demandes importantes de places au chaud. Ce bâtiment va devenir un centre d’hébergement d’urgence géré par l’association ESPOIR. Un dialogue est entamé. Nous sommes, la CREA et l’association ESPOIR, devant la même situation d’inertie de la part des pouvoirs publics. Nous avons simplement décidé d’utiliser des moyens différents face au manque de logements sur Toulouse. Nous mettons donc la mairie devant ses responsabilités une fois de plus. Nous expulser de ce lieu serait du foutage de gueule. Y rester, pour nous, serait se mettre à dos une association avec qui nous avons envie d’avancer et de trouver des terrains de luttes communs. Dilemme.
Pendant ce temps, d’autres bâtiments réquisitionnés par la CREA sont menacés d’expulsion. La plupart de ces bâtiments sont destinés à la destruction, d’autres à la vente. Il n’y a donc pas d’urgence pour les propriétaires à récupérer leurs « biens ». En attendant ces lieux ont repris vie, accueillent des activités, des rencontres ou simplement des gens qui apprennent à mieux se connaître et à vivre ensemble. Nous ne lâcherons rien. Hiver comme été, il y a pas moyen de se laisser expulser tranquillement. Nous avons besoin de votre soutien, de la manière qui vous semblera la plus adéquate. Pour faire trembler l’État qui nous enferme dans nos situations de pauvres. Pour augmenter le rapport de force. Pour se rencontrer et construire ensemble tous nos rêves.
Un expulsion, 10 occupations comme disait le slogan ? Eh ben on l’a fait ! Et on le refera.
À bientôt !

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