Les expulsés se relogent et ouvrent le nouveau centre social autogéré de Toulouse

Les expulsions ne nous arrêtent pas !

En plein hiver, des bâtiments vides réquisitionnés par des familles, des femmes seules, des travailleurs pauvres, des chômeuses et des étudiantes précarisées sont expulsés par la Préfecture de Haute-Garonne.

Pour prévenir l’expulsion de l’immeuble du 35 rue du Professeur James (immeuble effectivement expulsé le 3 janvier), le 28 décembre, ses habitants, à travers la campagne de la réquisition, ont occupé un bâtiment appartenant à Habitat Toulouse (dirigé par la Mairie) pour s’y loger et créer des espaces d’activités pour les adultes et les enfants (cantine populaire, salle de jeux, cours de français..). Or, cet immeuble a été loué à l’Association Espoir qui assure une mission d’hébergement pour des familles. Loin de s’opposer à ce projet, les habitantes ont rencontré cette association pour trouver ensemble une solution digne pour eux-mêmes et pour les familles qui attendent un hébergement en centre ville.

La campagne de réquisition a proposé une rencontre avec la veille sociale, la Directrice de l’association « Espoir » et la Direction Départementale de la Cohésion Sociale. Comme à son habitude, cette dernière a refusé cette proposition sur ordre direct du préfet qui en a profité pour lancer un ultimatum aux habitantes : quitter les lieux pour le 16 janvier en échange de l’engagement d’héberger trois familles avec enfants, laissant sur le carreau les autres habitants ! La Préfecture a aussi refusé toute rencontre pour obtenir un moratoire sur les expulsions de squats ouverts à travers cette campagne et enchaîne les expulsions.

Depuis le début de la trêve hivernale, trois bâtiments ont été expulsés remettant à la rue plus de 60 personnes ! 50 autres personnes risquent aussi d’être expulsées dès demain matin !

La Préfecture de Haute-Garonne et la Mairie de Toulouse préfèrent dépenser l’argent public pour :

  • nous remettre à la rue,

  • payer des chambres d’hôtels (souvent insalubres) appartenant à des propriétaires privés,

  • payer des vigiles pour garder des bâtiments vides (ancien Sloli, URSSAF…),

  • n’occuper qu’une partie des bâtiments expulsés (l’ancien CREA dont quatre étages sont inutilisés),

  • murer des bâtiments (Hauts-Murats, rue des jardins….).

Voilà à quoi servent les impôts que nous payons toutes et tous chaque jour !

Depuis quelques jours, nous habitons le 2, rue du Faubourg Bonnefoy. Cet immeuble qui appartient à la Mairie de Toulouse et qui accueillaient des familles avait été expulsé l’été dernier. Depuis, il est vide et son propriétaire a dépensé l’argent public pour payer des vigiles et faire murer le bâtiment, au bas mot 60 000 euros.

Grâce à cette nouvelle réquisition, toutes les personnes remises à la rue ces dernières semaines se sont relogées sans rien attendre de l’Etat . Ellesvont y créer de nouvelles formes de vie basées sur l’entraide et l’autogestion, et mettre en place avec les habitantes du quartier des activités libres et gratuites : cours de langues, fripe, atelier de dessin, d’écriture, de théâtre, de danse, cantine populaire, salle de jeux, boxe, autodéfense juridique, espaces de rencontre, d’apprentissage et d’échange des savoirs…

Nous n’avons pas le choix, nous continuerons de réquisitionner des immeubles tant que des personnes seront à la rue et que la seule réponse apportée par les institutions sera la répression des acteurs de ce mouvement social et l’expulsion des habitantes des bâtiments de la campagne !

Avant de nous parler de réquisitions, que l’État et la Mairie de Toulouse s’engagent à stopper immédiatement les expulsions des personnes qui ont trouvé par elles-mêmes les moyens de se loger sans que ça ne coûte rien à personne !

VIENS NOUS RENCONTRER ORGANISONS NOUS

TOUT POUR TOU.TE.S POUVOIR AU PEUPLE !

Contact presse : 07 53 46 52 32 – creatoulouse [at] squat [dot] netcreatoulouse.squat.net

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