Expulsions imminente du Centre Social Autogéré !

L’Etat va expulser le Centre Social Autogéré de la CREA (70 allée des Demoiselles, Toulouse) en début de semaine prochaine ! Solidarité !

Malgré le fait qu’il n’a aucun projet sur ce bâtiment, qu’il nous a déjà expulsé illégalement l’année dernière, qu’il a perdu en appel à Bordeaux contre la CREA, que plus de 50 personnes dont une quinzaine d’enfants y habitent et se retrouveront à la rue, l’Etat vient de délivrer le “commandement de quitter les lieux” ce matin. Nous avions vu l’hélicoptère tourner autour du batiment il y a quelques jours, des flics faire des repérages, l’expulsion aura donc lieu la semaine prochaine, très certainement lundi ou mardi matin.
Venez nous aider à nous défendre, déferlez sur Toulouse pour empêcher l’expulsion, la solidarité est notre arme et nous comptons bien continuer à lutter et résister. Vous soutenez nos combats ? Ami.e.s, camarades d’ici et d’ailleurs, nous avons besoin de vous, venez montrer à la Préfecture que la CREA n’est pas seule et que le peuple sait se défendre !

Assemblée Générale en urgence aujourd’hui vendredi 25 oct à 18h au Centre Social Autogéré.

Nothing to lose ! “Rien à perdre !” / Texte d’appel à se rejoindre sur Toulouse le premier week-end de novembre autour des luttes du logement, mais pas que …

Nothing to lose !
À l’entrée de l’hiver, à Toulouse comme ailleurs, c’est l’heure de la trêve hivernale, toujours la même mascarade, toujours la même limonade.
Des tas de gens encore obligées de dormir dehors, ou de payer avec les 3/4 de leur salaire une pov’ pièce vétuste. Les préfectures de toutes les villes qui continuent d’expulser squats et logements locatifs. Le constat est amer et glauque. Alors on fait quoi ?
À Toulouse, la ville de la lose, on en a marre de rester les bras croisés. On sait qu’à plein on a plein de forces et de motivations…
Expliquons un peu ce qu’il s’est passé ces derniers temps pour nous :
Nous sommes passé.e.s d’une dizaine de bâtiments squattés, dans le même quartier, à Bonnefoï, tous près les uns des autres, à quatre bâtiments dispersés. On s’est bien fait rammass’. Et le nouveau centre social est déjà expulsable, après de longues tergiversations avec l’association des cités. On a même vu la PAF se ramener lors des expulsions, histoire de faire d’un coup de bélier deux coups de matraque.
Le projet et l’action de la CREA n’est pas seulement d’ouvrir des bâtiments vides en attendant l’expulsion pour ré-ouvrir à l’infini. C’est aussi se retrouver et s’organiser entre premières concerné-e-s, pour passer de la débrouille individuelle à l’entraide collective, pour réussir à vivre ensemble et à décider nous-mêmes de notre direction, trouver nous-mêmes les solutions à nos problèmes pour moins dépendre des institutions qui nous baladent…
En bref, se donner de la force quoi.
Là, en ce moment, nous avons besoin de sortir de l’urgence. On a le seum et un peu de monde pour nous aider à reprendre le rapport de force et être plus visibles dans la ville ne serait pas de trop.
Plusieurs rencontres ont déjà eu lieu un peu partout en f.Rance autour du logement, du squat, des politiques d’urbanisation et des phénomènes de gentrification. Riches en partages d’expériences et d’outils, elles n’ont pas donné plus de choses concrètes que des réponses de loin, des échos de villes en villes… Nous ne disons pas là qu’elles n’ont servi à rien, mais il est temps de passer la seconde.
Nous avons donc décidé de vous inviter le premier week-end de novembre pour :
Faire face à la répression // Mettre en pratique des réseaux nationaux et internationaux qui ne se rencontrent habituellement que pour discuter // Faire un Scrabble à 40 // Se rencontrer lors d’ateliers trop chouettes // Aller se promener dans Toulouse et faire des visites guidées // Connaître un peu plus l’architecture de la ville rose // Dériver, respirer, explorer et redessiner cette ville en vrac // Visiter des sous-marins discrets pendant quelques jours // Faire tout ce qui nous passera par la
tête …
Alors, venez, collectifs et individu.e.s de toutes les villes ! Si vous avez la possibilité d’arriver unpeu en avance pour nous aider à préparer c’est cool ! N’hésitez pas à réfléchir à des contenus de plannings, ce qui s’y passera se fera en fonction de ce que tou.te.s les participant.e.s auront envie de faire.
Et ramenez votre sac de couchage, frontale, vos envies et tous les outils qui vous sembleront nécessaires.
Pour des infos en plus, des questions ou tout simplement prévenir de ta venue :
nothingtolose2013@@@riseup.net
rien à perdre / tout à reprendre

Lettre Ouverte des membres de la Campagne de Réquisition pour l’Entraide et l’Autogestion à la préfecture de Haute-Garonne, en charge des expulsions et parait-il des relogements …

Nous, membres de la CREA et habitants du 70 allées des Demoiselles, réquisitionnons actuellement un bâtiment dont vous êtes propriétaire. Nous l’avons libéré en le transformant en un centre social autogéré et un lieu d’habitation pour une cinquantaine de personnes, majoritairement des familles avec enfants.

Nous l’avions occupé une première fois en avril 2011 alors que ni le ministère propriétaire du bâtiment, ni la préfecture de Haute-Garonne n’avaient de projet sur ce lieu laissé vide depuis 4 ans et destiné à le rester pour longtemps. Après un an et demi d’existence et un jugement expéditif, vous nous avez expulsé.e.s fin août 2012, malgré vos promesses et celles du ministère : « pas d’expulsion sans relogement ». Vous avez ainsi délibérément remis à la rue une quarantaine de personnes et une dizaine d’enfants.

Ne nous refusant jamais au dialogue, vous n’avez cessé de nous réprimer-expulser-remettre à la rue, alors que vos propres services d’hébergement d’urgence et de travailleurs sociaux orientaient constamment (c’est toujours le cas à l’heure actuelle) des familles et personnes en galère vers nous.
Ainsi, durant plus de deux ans, nous nous sommes organisés, entre galérien-ne-s, par nos propres moyens et pour nos propres besoins. En effet, il est clair que vos intérêts, ceux d’organiser la misère et l’exploitation, vont à l’encontre des nôtres. Au regard de la manière dont vous nous avez traités, nous ne sommes pas dupes : vous faites plutôt partie du problème que de la solution. Si vous prétendez le contraire, vous êtes assurément incompétent, voire dangereux.

Malgré l’acharnement dont vous avez fait preuve, nous n’avons cessé de lutter, et c’est tout naturellement  qu’un  an plus tard, en août 2013, nous sommes revenus chez nous. Aujourd’hui, nous nous retrouvons dans la même situation qu’il y a un an : dans le même bâtiment, avec les mêmes personnes et d’autres encore ayant parcouru le labyrinthe de vos institutions avant d’être jetées au ban de la société.

A la suite de notre expulsion en août 2012, vous avez proposé à plusieurs associations d’occuper ce bâtiment. Elles  ont toutes refusé, ne cautionnant pas vos méthodes. Seule la Halte de nuit, qui quémandait depuis 8 ans des locaux à vos services, a fini par accepter. L’État choisit ses pauvres, et les cadres de leurs conditions d’existence. Vous avez ainsi choisi, dans ce que vous considérez comme social, d’expulser des personnes habitant un lieu pour y accueillir des SDF  dans des conditions inadaptées : un bâtiment muré, en utilisant seulement deux étages sur cinq, où la possibilité d’y dormir , « parqués » à plusieurs dans des box, ne serait-ce que quelques heures, a été arrachée par une lutte des SDF eux-mêmes.

Nous entendons par cette lettre prendre à témoin toutes les personnes qui voudront comprendre notre situation.  Y compris nos détracteurs d’aujourd’hui, nos alliés d’hier qui marchent au jeu de la division et se désolidarisent de notre action pour préserver les quelques miettes que vous leurs concédez.

La Halte de Nuit a retrouvé des locaux, certainement mieux adaptés à son projet. Elle a également renoncé à continuer les poursuites contre nous. Mais la décision de justice a été rendue et nous sommes expulsables sans délais.

Il vous faudra dorénavant assumer publiquement et politiquement que vous nous expulsez sans autre raison que la volonté de nous remettre à la rue car vous n’avez plus le prétexte d’un quelconque projet sur ce lieu. Il vous faudra assumer vos contradictions et votre acharnement qui se soldera par la mise à la rue d’une cinquantaine de personnes, dont une dizaines d’enfants scolarisés dans le quartier depuis plusieurs années, et ceci à l’entrée de l’hiver.

Parmi nous, des galérien.ennes, des sans-toit, des sans-travail, des privé.e.s de papiers, des étudiant.e.s, des travailleurs.euses précaires, des gens qui en ont marre de votre système, des gens solidaires… qui vivent et s’autodéterminent ensemble. Contrairement à ce que vous ne cessez de propager, ici, personne ne manipule personne : ce qui nous anime et rassemble c’est le fait de nous réapproprier nos vies et les manières de les mener. C’est l’idée de justice sociale et de solidarité.

Vous nous direz sans doute, et cyniquement que « Vous ne faites qu’appliquer des décisions de justice ».
Nous entendons bien que dans votre logique et celle de la Justice, la propriété privée prévaut sur le droit d’usage et la solidarité. Mais dans la nôtre, celle qui sort des intérêts de la bourgeoisie, de l’État et du capital : des personnes dorment à la rue, des logements sont vides, donc nous réquisitionnons.
Nous prenons notre droit à l’autodétermination de nos vies. Nous refusons de nous résigner au jeu de la spéculation immobilière.

Ce que nous exigeons aujourd’hui, c’est de rester au 7O, allées des demoiselles. Nous sommes déterminé.e.s à continuer nos actions, à vivre selon nos moyens et nos convictions.

Tout pour tout.e.s, pouvoir au peuple !!!

Stop toutes les expulsions!

Pour s’associer aux mouvements de réquisition en Espagne, en Italie et au Pays Basque, et pour utiliser une démarche similaire permettant de mettre en lien les luttes contre les expulsions en France, la CREA vous propose ce “stop à toutes les expulsions” (en pj) qui reprend le logo des camarades des autres pays. Qu’il fleurisse partout en France pour montrer aux pouvoirs que nos luttes s’unissent par delà leurs frontières locales et globales. Imprimons le, affichons le, en autoc, drapeaux… stop-expulsions

Des lendemains qui chantent…

A To Lose comme ailleurs, à l’arrivée de la trêve hivernale, c’est toujours la même limonade: plus de 4000 bâtiments et logements réquisitionnables par l’Etat et presque rien de fait. Comme d’habitude, de grand discours, 200 places d’accueil d’urgence supplémentaire obtenues après une lutte des travailleurs sociaux durant ces dernières années, mais bien loin de combler les besoins réels : est-ce vraiment cela le problème ?

La préfecture et ses sbirs se cachent derrière cet argument pour justifier les expulsions de squats et mener la vie dure aux nombreuses personnes qui essaient de trouver une alternative à tout cette de-mer ! Ou bien en prétextant encore qu’elle ne ferait qu’appliquer des décisions de justice : FOUTAISE !!

Nous savons très bien, et cela nous a été démontré à chaque passage devant les tribunaux, qu’il n’y a aucune impartialité judiciaire. Que nous arrivions avec des dossiers bétons, des avocats qui déchirent tout, le verdict est toujours le même, c’est devenu mécanique : EXPULSION IMMEDIATE !

 

En plus d’une défense de la propriété privée à tout prix au détriment du droit au logement, c’est une grosse mascarade politico-judciaire qui se trame ici. Nous ne sommes pas dupe, nous n’avons vraiment rien à attendre d’un parti, quel que soit sa couleur, ni de l’«Etat », ni du reste. Nous le savions déjà et la réaffirmons. La résignation est un suicide quotidien, alors nous réquisitionnons des bâtiments pour nous loger et nous organiser entres premier-e-s concerné-e-s, pour trouver des alternatives à l’horizon brumeux et muré qu’ils nous imposent. Malgré la répression et les procès, malgré les expulsions qui s’enchaînent. Il faut croire que des familles, des gamin-e-s, des trimard-e-s sont mieux à la rue… L’Etat sait trier les bons citoyens des mauvais !

 

Dernière réquisition en date, le 11 rue des trois renards (place St-Sernin), bâtiment destiné à héberger les archives d’un musée. La mairie sait trouver des fonds pour la culture, mais c’est une autre limonade quand il s’agit de loger des personnes en galère, parce que trop pauvres, trop étrangères, souvent pas assez blanches, et dans tous les cas trop parasites. Désormais, dans ce lieu, nous voulons organiser nos vies comme bon nous semble : par la solidarité, l’entraide, l’autonomie et l’autogestion.

Nous ne voulons plus nous excuser de vivre, ils nous disent qu’il n’y aucune solution, nous leur répondons que c’est eux le problème. Ici et maintenant, rencontrons-nous, organisons-nous.

 

Tout pour tou-te-s, Pouvoir au peupe !!

soirée/CONCERT de soutien samedi 5 Octobre

concert05102013

programme des activités du CSA

planning CSA (2)

“Un été à la CREA”, nouveau clip!

Bilan d’un été 2013 où comme toute l’année, la CREA subit une répression sans pitié et continue de se battre sans répit !

http://youtu.be/rRhKgLLuqxk

faites tourner!

COMMUNIQUE DE PRESSE Samedi 7 Septembre 2013

Logo twin

Incompréhensible ? Pourquoi la FNARS et la CIAT préfèrent remettre des familles à la rue

Depuis le 28 avril 2011, nous, la Campagne de Réquisition d’Entraide et d’Autogestion, nous nous battons pour rester au 70, allées des demoiselles, anciens locaux de l’AFPA abandonnés en 2009.

Après avoir gagné un premier procès, nous avons perdu le second. La préfecture nous a expulsés le 28 août 2012. Après le refus de plusieurs associations solidaires de la CREA, l’Association des Cités du Secours Catholique fut la seule à accepter de s’y installer, cautionnant ainsi notre expulsion, bien que ces locaux soient, selon leurs propres mots, « inadaptés » pour « leur public » qu’ils appellent « les grands précaires ».

Cette occupation obligea donc 40 personnes très fragiles, très vulnérables, certaines malades et handicapées et 15 enfants, à retourner à la rue.

Presque un an et plusieurs dizaines d’expulsions plus tard, après que la Cour administrative d’appel de bordeaux a rendu l’ordonnance d’expulsion nulle, la CREA se réinstalle chez elle, au 70, allées des demoiselles, le 5 août 2013.

De multiples rencontres ont eu lieu entre la CREA, la CIAT et la FNARS Midi Pyrénées pour essayer de sortir de cette situation catastrophique vis à vis de l’hébergement à Toulouse ; pour éviter que des Associations et Collectifs, certes aux méthodes différentes, mais censés partager des buts communs, soient obligés de se retrouver face à face devant les tribunaux.

Malheureusement, les négociations sont trahies, quand nous recevons, le 12 août, un avis de référé avec rendez vous au tribunal d’instance le mardi 27 août 2013, alors que la FNARS et la CIAT nous avaient assuré ne pas engager de procédures judiciaires… Avec en prime, une amende de 1500 euros.

La dernière proposition faite par le CIAT et la FNARS, l’avant veille du procès à 22h , est la suivante : libérer les deux premiers étages et cohabiter sur les 4 étages du dessus, pour selon eux « mettre à l’abri les personnes à la rue ». Ils doivent « assumer » cette décision face à l’État, propriétaire du lieu, qui laisse chaque jours des centaines de personnes dont des dizaines de familles avec des enfants dans les rues de Toulouse. À l’heure actuelle, c’est la FNARS et la CIAT qui font le choix d’expulser des familles et de les remettre à la rue à l’aide des forces de l’ordre…

Nous avons refusé cette proposition car s’entasser dans les derniers étages n’est absolument pas envisageable : la cour ne serait plus accessible aux enfants mais transformée en parc à chien, des violences quotidiennes, des va et viens et du bruit toute la nuit sous les fenêtres des familles ne permettraient pas aux enfants de suivre une scolarité et de grandir dans un environnement serein, les escaliers ne peuvent pas être montés quotidiennement par des femmes enceintes, des enfants en bas âges, des personnes handicapées…

Contrairement à l’ACSC qui gère la halte de nuit, nous ne faisons pas de « l’accueil » : nous vivons dans ce lieu, c’est notre maison, notre domicile. Nous ne cloisonnons pas les chambres avec des bouts de cartons de 70cm de haut pour assurer une prétendue intimité des personnes hébergées (jusqu’à 8 personnes par chambre), nous ne vivons pas dans le noir avec des fenêtres murées…

Notons d’ailleurs que lors du procès du 6 septembre, l’avocat assurant la défense de l’ACSC ainsi de la préfecture a lui même argumenté sur une impossibilité de cohabitation qu’elle qu’elle soit, et a refusé la demande de médiation tripartite (CREA – ACSC – État) que nous proposions. En effet, depuis des semaines, nous tentons de lutter communément pour un projet de réquisition d’État pour accueillir la Halte de Nuit.

 Pourquoi la CIAT et la FNARS n’ont-elles pas acceptés cette proposition ?

Pourquoi une association payée pour parquer des SDF choisit-elle de remettre à la rue des familles ? A-t-elle juste pour mission de cacher la misère, et de ghettoiser les pauvres ?

Mais il faut avouer qu’il est difficile de lutter ensemble quand les consignes de ces associations consistent à couper tout lien de solidarité avec la CREA (distribution de nourritures, de vêtements, de meubles…) et même à se positionner officiellement contre nous et pour l’expulsion des familles. Ces consignes créent des divergences fortes au sein même de la CIAT, pour preuve, les Restos du Coeur n’en font plus partie…

Contacts Presse : Khumba 07 71 03 54 66 – Camille 06 16 03 84 13 – creatoulouse [at] squat [dot] net

 

 La Campagne de Réquisition d’Entraide et d’Autogestion regroupe 1500 personnes : des familles, des personnes seules, des enfants scolarisés ou non,des galériens, des travailleurs du bâtiments, des salariés de la halte de nuit, des salariés des restos du cœur, des chômeurs, des travailleurs, des juristes, des travailleurs sociaux, des anciens hébergés de la halte de nuit, des syndiqués… le peuple quoi.

07/09-CP-CREA

Communiqué de presse de la CREA du 09/08/2013

 RE-REQUISITION DU 70 ALLEE DES DEMOISELLES : On rentre chez nous

 Après plus de deux ans d’existence du mouvement et autant de répression, et suite aux expulsions du Centre Social Autogéré et de la Caillasserie à Bonnefoy, nous nous sommes retrouvé-e-s une fois de plus sans logement ni lieux d’activités. Du coup, nous (mal logé.e.s, familles à la rue, étudiant.e.s, galériennes, chômeurs, gens solidaires, etc…) avons décidé de réinvestir notre première maison, le 70 allées de Demoiselles. Nous retrouvons ici la dynamique et la cohésion nous permettant de mettre en place des activités émancipatrices et de vivre ensemble.

 Le 70, première occupation de la Campagne de Réquisition d’Entraide et d’Autogestion a duré d’avril 2011 à août 2012 et a initié le mouvement de réquisitions sur Toulouse. Le premier Centre Social Autogéré y est né, ainsi que les liens entre les familles à la rue, les militant-e-s, les travailleurs sociaux, les voisin-e-s et plein de soutiens.Cette agitation et cet élan de solidarité et de convivialité entre les gens a inquiété les pouvoirs publics qui demandèrent bien vite notre expulsion. Le 29 août 2012, ce sont près de 200 uniformes qui vinrent nous sortir de notre maison.

Quelques mois plus tard, la justice donna raison aux habitant.e.s, en déclarant l’expulsion illégale par incompétence du tribunal administratif (février 2013).

 Seulement, entre l’expulsion et le rendu de l’appel, l’État a loué ces locaux à l’association des Cités du Secours Catholique pour y une créer une halte de nuit, menant ainsi les acteurs du logement à la confrontation. Cette halte de nuit a été la caution de notre expulsion, et aujourd’hui, nous nous retrouvons dos à dos. En effet, quand d’un côté des centaines de personnes sont remises à la rue, de l’autre une halte de nuit (occupant seulement deux des cinq étages de ce bâtiment et offrant des conditions d’accueil précaires) est mise en place. Nous ne sommes pas dupes du jeu des pouvoirs publics et nous voulons mettre l’État face à ses contradictions.

 Nous sommes déterminé-e-s à rester dans ces lieux et, par solidarité envers l’Association des Cités, nous interpellons le Ministère du logement de Mme Duflot pour qu’il effectue une réquisition d’État afin d’y installer la halte de nuit. Nous savons bien qu’il existe suffisamment de lieux vides à Toulouse pour loger l’ensemble des personnes sans logement de la ville.

 L’État a tous les moyens pour faire du logement. Qu’il ne fasse que du flan prouve bien qu’il a plus d’intérêts à nous laisser galérer. Nous savons que l’Etat ne s’occupe des pauvres que pour gérer la misère par l’invisiblisation, le contrôle et l’enfermement. Nous n’attendons, toujours, rien d’eux, et depuis nos lieux, nous continuerons à nous organiser par nous-mêmes.

Tout pour tou.te.s

Pouvoir au peuple

 La CREA

Expulsions – Réquisitions : l’Etat choisi ses pauvres

Communiqué de presse de la CREA du 3 aout 2013

 Alors que les problèmes de logement se poursuivent à Toulouse comme ailleurs, que le Conseil national des politiques de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale (CNLE) estime qu’il y a “urgence à agir” pour les quelque trois millions d’enfants pauvres en France, dans un avis sur leur “situation alarmante” publié lundi 8 juillet 2013, la réalité de l’arbitraire se poursuit.

Alors que, à Toulouse, les prises en charge des familles dans les hôtels s’arrêtent (6 familles remises à la rue depuis 2 semaines) et cela va se poursuivre durant tout l’été pour les 26 familles restant hébergées dans ces conditions inadaptées.

Alors que le 115 de Haute-Garonne est dans l’incapacité de trouver des solutions aux personnes qui l’appellent encore : hier, pour 187 demandes d’hébergement d’urgence, 155 refus ont été prononcés dont 34 envers des familles (soit 138 personnes).

Rappel des faits : Avril 2011, la réquisition du 70 Allées des Demoiselles, immeuble de 5 étages, ouvre la voie vers des lieux de vie d’un nouveau genre : la mise en œuvre d’activités sociales, dont le logement, par les acteurs eux-mêmes. Dans un élan partagé par beaucoup de riverain.e.s mais aussi de Toulousain.e.s ainsi que de la fédération nationale des centres socio-culturels, le Centre Social Autogéré séduit. Pendant un an et demi, ce lieu a permis de soustraire plus de 50 personnes aux conditions extrêmes de la vie à la rue, mais aussi de favoriser scolarisations, créations, réflexions, rencontres, ateliers divers, etc. le tout dans un contexte de bonne humeur et de lutte sociale.

Le propriétaire, le ministère des solidarités et de la cohésion sociale, fera tout pour nous en empêcher. Il demande l’expulsion d’urgence des occupant.e.s et leur remise à la rue. Cependant, la justice donne raison aux habitant.e.s : l’Etat sera débouté du référé en 1ère instance sur la base d’une absence de projet et de la contradiction sur les questions de sécurité (bâtiment prétendument insalubre, et situation supposément plus sûre à la rue).

Deuxième épisode : Le Tribunal Administratif ordonne l’expulsabilité alors qu’il n’en a pas la compétence. En effet, cette décision sera annulée par le recours en appel du 7 mars 2013.

Malheureusement, cette procédure n’empêchera pas le propriétaire de recourir aux forces de l’ordre pour remettre à la rue les 9 familles et 10 personnes isolées.

Il aurait tout simplement pu attendre et chercher des solutions qui lui incombent, comme le rappelle  l’ordonnance du Conseil d’Etat du 10 février 2012, au lieu d’expulser et s’empresser d’installer un projet sur 2 étages seulement, ce qui empêche de fait la résolution du litige juridique. Ce stratagème aurait pu passer inaperçu mais l’apparition de la halte de nuit, dans ces conditions, pose problème, selon les professionnels de l’urgence sociale pour qui cette structure reste une nécessité. La cohabitation précédente avait pourtant produit des effets positifs sur la vie de toutes les personnes, voisin.e.s, habitants de la Maison Goudouli…

Alors que ces familles se retrouvent à naviguer de squat en squat, que le nouveau centre social autogéré, où vivaient 50 personnes, a été expulsé vendredi dernier, qu’un autre bâtiment de même taille, a été expulsé le mardi suivant, nous avons réinvesti notre maison, le 70 allées des Demoiselles, le lundi 29 juillet 2013 au soir, afin d’y revivre et d’y recréer un centre social autogéré.

Chaque matin, à partir de 7h, un petit déjeuner devant le lieu sera organisé pour tous. N’hésitez pas à re-venir nous rencontrer.

Au plaisir de vous revoir dans ce quartier.

Deux expulsions pour l’été en mode rafle

Le CSA expulsé ce vendredi matin et la Caillasserie ce mardi matin

La Mairie nous avait promis que les enfants pourraient terminer leur année scolaire, elle a tenu ses promesses !
C’est après 7 mois d’occupation que le Centre Social Autogéré du 2 Faubourg Bonnefoy a été expulsé ce vendredi matin à 6h30. Une centaine de flics, la Police Aux Frontières (PAF), Dominique Bacle de la Direction départementale de la cohésion sociale et une dizaine de camions de déménagement étaient présents pour nous sortir nous et nos affaires, et rafler les personnes sans papiers à la fraîcheur du petit matin (“c’est mieux pour travailler, il fait moins chaud” dixit un flic à moustache). Alors que chacun d’entre nous était contrôlé, nous pouvions écouter les projets de vacances des flics, sous les regards des militants présents. Encore une fois, l’Etat a mis de gros moyens pour remettre des personnes à la rue
Bilan : quarante personnes à la rue, une seule nuit d’hôtel pour les deux familles avec enfants présentes (les autres étant hébergées ailleurs en prévision de l’expulsion) et trois personnes embarquées au poste par la PAF. Ces personnes se retrouvent maintenant avec des OQTF (Obligation de Quitter le Territoire Français) d’un délai de 1 mois.

Et pour faire bien, ce mardi matin, expulsion de la Caillasserie, 187 Faubourg Bonnefoy, réquisitionné début mars. La Préfecture poursuit son méticuleux travail. La PAF et Madame Bacle étaient encore présentes. Voyant qu’il n’y avait pas de personnes sans papier, ils sont rapidement retournés à leurs bureaux. L’expulsion a été expéditive, pas besoin de murer, c’est un tracto-pelle qui est venu tout détruire.

De bâtiments vides, nous avions fait des lieux de vie, d’échanges, d’organisation. La Préfecture vide le quartier Bonnefoy de ses squatters et de ses habitants, des bâtiments redeviennent vident et d’autres le restent. Et tout ça retourne à la spéculation de l’immobilier et à la préparation de l’arrivée de la LGV. Les pauvres sont poussés hors de la ville au profit de leurs grands projets inutiles.

Malgré la répression active, nous continuons les réquisitions toujours et encore !

Des membres de la Campagne de Réquisition d’Entraide et d’Autogestion

Voici l’histoire de X., tabassé par la police ou la banalité de la férocité de l’Etat.

Toulouse, juillet 2013

« La nuit, de manière générale, correspond au temps de l’absence de règles. On fuit un monde fatiguant, bruyant, enfermant dans des systèmes. Les gens se sentent libres, vivants. […] On croit que tout est permis. Il n’y a plus de règles, plus d’interdits, plus de barrières, donc plus de droit. On a le sentiment que la nuit nie le droit, on l’oublie volontairement. Tout est plus violent la nuit : le face-à-face, la fuite éventuelle, l’humanité ou la sévérité. Tout est plus pur aussi. Les noctambules diront qu’ils ont le sentiment que tout est possible la nuit. Les policiers le diront également. »

Michel Felkay, Donner sa vie au quotidien. Travail de policie en BAC, L’Harmattan, 2003., p104. M.Felkay est commissaire de police, chargé d’une BAC de nuit.

“I’m not free but I’m working on it”
“Je ne suis pas libre mais j’y travaille”

Stevie Wonder

Le quartier Arnaud Bernard est le dernier quartier populaire du centre-ville de Toulouse. Situé entre le quartier d’affaires (Compans Cafferelli) et la luxueuse Mairie du Capitole, nourri de l’immigration populaire nord africaine, ce quartier ne correspond pas aux perspectives du grand projet de métropole européenne.  “On sent bien qu’on fait tâche”, c’est le sentiment partagé par tous ceux qui fréquentent cette place et lui donnent son caractère populaire. Le quartier est donc visé comme priorité en matière de rénovation urbaine par les politiques, les entreprises et les médias locaux. Cette rénovation urbaine est basée sur des déplacements de population – les plus en galère – pour laisser place à des quartiers bourgeois, c’est bien une guerre aux pauvres: harcélement  policier, chasse aux “gibiers” sans papiers, destruction culturelle du quartier, programme de vidéo-surveillance massif, droit de décision de la mairie sur l’installation des commerces au nom de “la mixité”… Arnaud Bernard est ainsi désigné comme “zone criminogène” par la préfecture, ce qui autorise la police à y contrôler qui elle veut, quand elle veut en utilisant les méthodes qu‘elle veut. Sur cette place, les classes populaires en général, les Noirs et les Arabes en particulier, ont pour lot quotidien rafles, extorsions, chantages et brutalisations de la part de la police.

Dans la nuit du 22 juin 2013, la place s’anime et la fête échauffe les esprits des flics qui regardent et encadrent de loin, n’osant pas s’attaquer à autant de monde mais cherchant quelques proies à ramener au poste: des Mises A Disposition (MAD), c’est-à-dire des bons points pour leurs carrières. Au fil de la soirée, le quartier se vide peu à peu. Au milieu de la nuit, vers 3h du matin, un groupe d’amis dont X. fait partie, composé en grande partie de basanés et ayant tous en commun les traits du style vestimentaire populaire, tentent de calmer une altercation dans la rue.  Surgissent des hommes  qui selon les témoins surveillaient la scène depuis un moment. L’un d’eux saisit par la gorge le plus basané du groupe: Y., le colle contre le mur en l’insultant, lui confisquant en plus ses papiers. Y. n’a jamais pu récupérer son titre de séjour. Cette technique policière porte un préjudice terrible et semble bien banalisée dans ce quartier comme dans tant d’autres.

Rien n’indiquait alors qu’il s’agissait de policiers. Les récits des témoins l’assurent : ces hommes étaient habillés en civil  (jeans, baskets, sweat…), ne portaient pas de brassard « police » et ne se sont à aucun moment signalés comme tels. Le groupe d’amis saisit qu’il sagit de la police lorsque trois de ces hommes se jettent sur X. Ils le clouent au sol (il fait 1m70 et 70 kg), frappant ainsi une première fois sa tête contre le bitume et lui mettent les menottes dans le dos. Ecrasé au niveau de la poitrine par le poids de trois policiers, il semble s’étouffer. Effrayés par la brutalisation  des policiers et entendant les suffocations de X., ses amis tentent de calmer les policiers. Ils se font insulter (“faites la taire cette connasse!”…) et taper à coups de matraque. Les nombreux hématomes qu ils portent et la cheville foulée de Z, l’une d’entre elles.eux en témoignent.
À chaque fois que X. tente de faire savoir qu il s’asphyxie, les policiers renforcent la compression.

Au bout de quelques minutes, X. semble KO, toujours maintenu au sol sur le ventre, visage à terre et menotté dans le dos, il est relevé par la chaine des pinces par un policier.  Le policier applique ainsi toute la force nécessaire pour relever ces 70 kg en tirant sur les menottes, elles-mêmes serrées au maximum. La douleur est telle que les hurlements de X.  effraient la foule qui assiste à la scène. Son poignet gauche se fracture à deux endroits différents et des contusions restent toujours visibles à l’emplacement des menottes. Le policier le traine sur une dizaine de mètres en direction de leur voiture. Au moment de le faire entrer sur la banquette arrière, il envoie cogner sa tête contre la carrosserie avant de l’y jeter. Direction le commisariat,  en attendant, dans la voiture, X. reçoit insultes et claques de la part des policiers. Même procédé au moment de sortir de la voiture, un policier le tire de toute force par la chaine des menottes, son poignet est déjà fracturé, puis lui cogne la tête contre la carrosserie.  Toujours menotté au dos, il le pousse de dos et par derrière à l intérieur du commissariat. Au passage d’un couloir, un policier place sa main derrière la nuque de X. et projette sa tête contre le mur. Il est fait de même par un agent de police  pour ouvrir une lourde porte battante, on y envoie la tête de X s’éclater contre la paroie. Puis il est jeté au sol, sur le carrelage d’un couloir, face contre terre. Une fois encore sa tête frappe le sol.

X. est laissé là, probablement une heure. À de nombreuses reprises, il hurle de douleur, supplie que quelqu’un lui desserre les menottes ne serait-ce que d’un cran. Il reçoit comme réponse des insultes et du mépris.
Il entend par la suite les policiers faire des remarques sur lui en consultant son dossier. X. est engagé dans la CREA (Campagne pour la Réquisition, l’Entraide et l’Autogestion) ainsi que dans les luttes contre les violences policières. Reconnu comme tel par les policiers, il reçoit des coups de pieds dans les côtes.
Nous savons à quel point la police sert à écraser toute forme de lutte.

Plusieurs fois, il suffoque et se relâche complètement pour arriver à respirer. Aucun policier en  civil ou en uniforme, ni gradé ni auxiliaire, ne cherche à savoir s’il est vivant ou mort, ne s’inquiète de sa situation de santé, ne le relève ou ne l’assied sur un banc. C’est l’ensemble des policiers de ce commissariat qui s’est alors rendu coupable de non-assistance à personne en danger. L’absence de réaction de chacun des fonctionnaires de cette institution face à cette scène démontre bien que ces méthodes sont banalisées et normalisées. Plusieurs policiers ont passé X. à tabac, tous les policiers d’un commissariat l’ont laissé proche de l’agonie, l’Etat en est pleinement  responsable.

Au bout de plusieurs heures, un policier finit par relever X. en empoigant de nouveau la chaîne des menottes, il hurle encore, son poignet le faisant atrocement souffrir.
Finalement, une équipe de jour composée de nationaux en uniforme l’embarque vers l’hôpital. Il est admis à 6h14 aux urgences selon son « bulletin de situation » délivré par le CHU de Purpan. Ces policiers le refilent à des infirmier.e.s.
Durant cette nuit au commissariat, à aucun moment ne lui fut signifié de garde-à-vue, ni proposé d’avocat ni de médecin. Bien sûr, il n’a pas été auditionné car il aurait été bien évidemment impossible de l‘interroger dans cet état devant une caméra et un avocat. Aux alentours de 10h, X. apprend des policiers qui l’ont amené à l’hôpital qu’il était jusqu’à présent en garde-à-vue alors même qu’ils lui signifient que cette dernière est “terminée”. Ces policiers le laissent alors à l’hôpital sans aucun document attestant ni son arrestation ni son passage au commisariat.

X. est par la suite opéré par l’équipe du service de traumatologie qui certifie et décrit les lésions suivantes: fracture trans-scapho-péri-lunaire au niveau de son poignet gauche, contusion de la cheville droite, traumatisme facial avec hématome de l’hémi-face droite, oedème péri-orbitaire, et plaie quasi-transfixiante de la lèvre inférieure. Il lui est également certifié que ses lésions entraînent une incapacité temporaire totale de 60 jours, une incapacité provisoire partielle de 8 jours, et cela “sous réserve de complications”.

Après trois jours passés à l’hôpital, le 24 juin, à sa sortie, X. se rend au service de la médecine légale. Le médecin légiste découvre qu’il a aussi le tympan percé et atteste d’une longue liste de traumastismes et de blessures (voir en fin de texte):
Ces traumatismes physiques, les séquelles psychologiques et leurs souvenirs perdureront longtemps après les faits.

Cette histoire n’est pas celle de “brebis galeuses” au sein de la police ou de quelques “mauvais” policiers  mais bel et bien de l’institution policière. Il n’y a pas “d’accidents” ni de “bavures”. Ce sont les méthodes habituelles d’intervention et de gestion des interpellés par la police dans ce quartier, méthodes qui ont été appliquées sans retenue sur X. Ce sont les techniques normales de chasse et d’écrasement des pauvres menées par la police toute l’année dans tous les quartiers populaires de France et en particulier dans ceux qu’elle doit nettoyer pour faire la place aux bourgeois. Par la suite et dans la même logique, le 17 juillet 2013, à l’endroit exact où X. avait été arrêté un mois auparavant, de nombreux policiers parmi lesquels des équipes de la BAC et des CRS venus en renfort ont employé lacrymogènes et flashball pour disperser des habitants  révoltés suite à une descente de police devant la salle de prière musulmane de la rue de l’Hirondelle, en plein Ramadan.

X. a eu beaucoup de chance malgré tout : il n’a pas été tué, contrairement à tant d’autres hommes généralement plus “bazanés”. Pour les 6 premiers mois de l’année 2012, pas moins de 12 vies avaient été volées par la police, principalement des pauvres, des Noirs et des Arabes. X. n’a pas succombé à une clef d’étranglement comme Hakim Ajimi tué à Grasse en 2008, menotté et écrasé par la BAC. X. n’est pas mort suite aux coups des policiers comme Ali Ziri à Argenteuil. Il n’a pas pris une balle policière dans le dos comme Amine Bentounsi à Meaux, Il n’a pas été mortellement blessé dans un véhicule de police comme Liamine Dieng à Paris, ni tazé, gazé et tabassé comme Mahamadou Marega à Colombes. A la différence de Yassin Aibeche, Lahoucine Aït Omghar, Zyed Benna, Mohammed Ben Maamar, Wissam El Yamni, Jamal Ghermaoui, El Mahjoub Gmili, Nabil Mabtoul, Youcef Mahdi, Sofiane Mostefaoui, Lakhamy Samoura, Tina Sebaa, Moushin Sehhouli, Abou Bakari Tandia, Bouna Traoré et tant d’autres X. est en vie et se remet progressivement de ses blessures. Que toutes celles et ceux, tué.e.s par la police et la prison reposent en paix. Solidarité complète avec les luttes des familles et des proches pour la dignité, la justice et la vérité.
Au vu de la façon dont ils et elles sont traitées, nous savons qu’il n ‘y a rien à gagner du côté de l’institution judiciaire. Nous pensons aussi à Trayvon Martin, à sa famille et à ses proches aux Etats-Unis. Ici comme là-bas, nous faison face aux mêmes systèmes. L’immense majorité des procès, de longues et exténuantes batailles menées par les familles des personnes agressées et/ou tuées par la police, n’aboutissent qu’à des non-lieux pour les forces de l’ordre, les confortant ainsi dans leurs méthodes d’actions et leur férocité.
Nous savons par avance que nous ne gagnerons rien en portant plainte contre les policiers qui ont tabassé X. mais nous voulons démasquer et dénoncer publiquement le fonctionnement de la police dans nos quartiers populaires, entre autres à Arnaud Bernard. En solidarité avec celles et ceux qui, privés de papiers et/ou enchainés par leurs conditions ne peuvent faire entendre leurs voix et traîner en justice ceux qui les agressent, les harcèlent et les humilent continuellement. Nous avons décidé de porter plainte car ce récit est celui du quotidien ici. Pour ne pas laisser le silence et les médias recouvrir les violences policières, pour faire entendre nos voix.
Solidarité avec toutes les insoumissions quotidiennes, toutes les résistances et les révoltes face à la police, ici et partout !

Des proches, des ami.e.s et des camarades de X., Y. et Z.,
des membres de la CREA, des gens d’Arnaud Bernard et des personnes solidaires.

Liste des blessures subies par X et établies par la médecine légale de Toulouse le 24 juin 2013:

*extrémité céphalique :
– région temporale droite : lésion ecchymotique érythémateuse ovalaire de 3 cm de diamètre,
– sur la paupière inférieure et supérieure de l’oeil droit : visualisation d’hématome violacé, débutant à l’angle interne et se terminant à l’angle externe avec présence d’une hémorragie sous-conjonctivale dans le quadrant externe de l’oeil droit,
– pommette gauche : plaque parcheminée horizontale, rectangulaire, mesurant 5 cm de long x 1,5 cm de haut,
– oreille gauche, sur l’ensemble du cartillage de l’oreille et sur la face postérieure de celle-ci : visualisation de multiples lésions à type d’hématomes violacés,
– une perforation du tympan gauche,
– au cuir chevelu, en région occipitale gauche : lésion ecchymotique érythémateuse de 5 cm de diamètre,
– lèvre branche supérieure droite de l’extrémité distale : visualisation d’une plaie oblique vers le bas et la gauche sur laquelle sont positionnés des points de suture.
A noter une contusion de l’ensemble de cette lèvre.

*membre supérieur gauche :
– le patient présente le bras en immobilisation par une attelle thermoformée antérieure,
– visualisation d’un pansement sur la face dorsale du poignet et de l’extrémité inférieure de l’avant-bras que nous ne retirons pas pour les besoins de l’examen,
– présence d’un oedème diffus sur l’ensemble de la main.

*membre supérieur droit :
– en regard de la face dorsale du poignet : un liseré érosif, croûteux, linéaire de 8 cm de long,
– sur la face dorsale de la main, en regard des têtes des articulations des IVème, IIème et IIIème rayons de la main : visualisation de lésions croûteuses infracentimétriques. Ces mêmes lésions sont présentes en regard des articulations  interphalangiennes proximales des IIème, IIIème, IVème et Vème rayons.

*région dorsale :
– en région lombaire gauche, à 15 cm de la ligne médiane : importante plaque érythémateuse avec des érosions croûteuses punctiformes s’étendant sur une zone de 10 cm de diamètre, compatibles avec un mécanisme de production par griffure.

*membre inférieur droit :
-présence d’un volumineux hématome en regard de la maléole interne et externe, visualisation d’un hématomeérythémateux débutant au-dessus du talon et s’étendant jusqu’au tiers moyen de la face latérale latéro-externe du pied.
– sur le sur le tiers distal de la face externe de la jambe droite : volumineux empattement avec présence d’un hématome verdâtre oblique vers le bas et la gauche, mesurant 15 cm de long X 5 cm de haut,
la marche est réalisée avec des douleurs à l’appui. Le pied peut être posé en totalité.

docu sur le mouvement anarchiste en Tunisie

Le peuple veut la chute du systeme

An V de la revolution tunisienne

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http://cine2000.org/le-peuple-veut-la-chute-du-systeme.html

affiche chute du systeme

 

Tourné et monté en mars-avril 2013, ce documentaire, libre et gratuit, part à la rencontre de diverses composantes du mouvement anti-autoritaire tunisien. Il porte les paroles de groupes organisés et d’individus : le Mouvement Désobéissance, la lutte contre le Forum Social Mondial, des activistes de rue ou des syndicalistes de base, une mutuelle agricole, un projet culturel autogéré… Il pose un regard sur le développement d’idées et de pratiques anarchistes et autogestionnaires au coeur du processus révolutionnaire en Tunisie. Il se veut être un outil, peut-être une arme, pour construire la solidarité internationale et renforcer le mouvement d’émancipation mondial dont l’un des actes fondateurs fut le soulèvement de Gafsa en 2008.

1h11 min –

Le Centre Social Autogéré expulsable sans délais

On est chez nous !

Le 18 janvier un Centre Social Autogéré ouvrait ses portes au 2, rue du Faubourg Bonnefoy à Toulouse. La Campagne de Réquisition d’Entraide et d’Autogestion a investi avec rage, nécessité et bonne humeur ce bâtiment suite à des expulsions en chaîne par la Préfecture cet hiver.
Ce bâtiment avait été squatté précédemment, puis expulsé durant l’été 2012. Nous l’avons réoccupé alors qu’il était à nouveau vide depuis 6 mois. Aujourd’hui, ce sont 45 personnes qui vivent dans les lieux, ainsi qu’un espace où les gens peuvent se rencontrer, échanger et proposer toutes sortes d’activités libres et gratuites à destination de tou.te.s.
La Mairie, propriétaire du bâtiment, veut y faire des logements intermédiaires (ou dit de « transition »). Elle nous a convoqué au Tribunal d’Instance le 24 mai dernier afin de s’assurer qu’on serait bien expulsé.e.s. Le 7 juin, la décision a été rendue, nous sommes expulsables sans délais. Le droit à la propriété étant érigé en principe absolu, il balaie nos solidarités et nos espaces de vie, d’activités, de discussions, de collectif.
Ce jeudi 13 juin, des habitantes du Centre Social, ainsi que des soutiens se sont entretenus avec des adjoints de Mme Touchefeu (adjointe au maire chargée entre autres de l’habitat et de la cohésion sociale). L’équipe de la mairie s’est engagée à ne pas nous expulser avant le 5 juillet afin que les enfants aillent jusqu’au bout de leur année scolaire et que les dossiers DAHO (Droit à l’Hébergement Opposable) que nous avons déposés à la Préfecture pour tous les habitants reçoivent une réponse.
Ces DAHO sont un mince vernis social qui donne aux bénéficiaires l’illusion pendant 3 jours d’être logés, puis reviennent à la case départ et qui permet à la Préfecture lorsqu’elle rend une décision positive de se déresponsabiliser de ses obligations en donnant 3 pauvres nuits d’hôtel. Et la mairie et la Pref s’en satisfont hypocritement.
Nous ce qu’on croit surtout, c’est qu’avec ces dossiers, la Mairie et la Préfecture possèdent un recensement précis des habitants du CSA et de la configuration des lieux, la BAC étant passée le jour même du rendez-vous à la mairie. Ils sont prêts pour nous expulser !
Malgré tout, on ne se laisse pas abattre, nous continuons à vivre ensemble et à faire des choses ensemble et par nous-même. Le CSA, c’est notre maison, notre lieu de vie, là où nous nous rencontrons, nous créons du lien. On sait très bien qu’il n’y a rien d’autre à attendre de la Mairie que les miettes qu’elle nous propose.
La mairie et la Pref auront beau nous mettre la pression et essayer de nous disperser, nous continuerons de nous organiser par nous-même parce que c’est comme ça qu’on veut vivre !

Organisons la résistance ! Halte à toutes les expulsions !

Les habitants du CSA et des membres de la Campagne de Réquisition d’Entraide et d’Autogestion
Venez discuter, nous rencontrer, nous soutenir au 2 rue du Faubourg Bonnefoy