chkon homa chkon homa loezara r3awi chkon hnya chkon hnaya wlad cha3b lmhgorin

chkon homa chkon homa loezara r3awi chkon hnya chkon hnaya wlad cha3b lmhgorin

 

 

(Dédicace à nos camarades prolétaires du Maroc du mouvement du 20 février qui en ont marre de ce système ! Traduction : Qui sont-ils ? Qui sont-ils ? Les Ministres qui toujours exploitent. Qui sommes-nous ? Qui sommes-nous ? Les enfants du peuple qui se font toujours réprimer)

 

 

Le 18 décembre, à 8h30 du matin deux camions, trois voitures de police, 3 camions de déménagements, trois ouvriers de la société DEM (habituée à collaborer avec la police pour expulser les squats) et une vingtaine de policiers sont venus remettre à la rue des galériens, une femme enceinte et une famille avec un enfant de 6 mois. Ils ont voulu casser la porte d’entrée au bélier alors que l’enfant dormait encore. C’est le père qui a demandé d’arrêter de faire du bruit. « Réveillez le bébé, il faut sortir dehors ! », répond la police. Un autre veut rentrer chez lui pour reprendre ses affaires. Il l’empêche d’entrer et se fait attraper au col. Il ne se laisse pas faire : les policiers l’encerclent, le fouillent et trouvent une excuse pour l’embarquer au commissariat où il fera sept heures de garde à vue avec en bonus une convocation au tribunal en octobre 2014. Affaire à suivre. Avant de partir, les policiers rient au nez des expulsé-e-s : « Vous allez dormir où maintenant, à la rue ? ».

 

 

Le 21 décembre, même heure mais autre endroit. La police réveille les parents et les enfants et leur donne 20 minutes pour partir. La famille repart alors à la rue avec ses petites affaires. Il a fallu rappeler l’huissier pour obtenir le reste des affaires qui ont pu être récupérées. Trois nuits dans un hôtel à l’extérieur de la ville lui ont été proposées mais elle a refusé de participer à cette mascarade. Le jour même, le propriétaire paye des ouvriers pour installer un système d’alarme et de vidéo-surveillance et verrouiller toutes les fenêtres.

 

 

Le 15 décembre, des personnes ont occupé des logements laissés vides par Habitat Toulouse. La police est venue les sortir de force en escaladant la porte du jardin. Par vengeance, les flics crèvent les pneus de leurs vélos, en criant au passage « Ah, toujours les même qu’on voit ! ». Depuis, le bâtiment est soigneusement gardé par un ouvrier de la sécurité.

 

 

Trois semaines avant, c’est la Mairie qui a expulsé suite à une procédure judiciaire expéditive (titre d’expulsion en sept jours). Au cours de cette expulsion, la police a violenté des femmes, une mère de famille a eu la jambe blessée et emmenée au commissariat sans raison. Elle sera retenue 5 heures avec un rappel à la loi. Elles garderont un bon moment les marques corporelles de ces violences policières ! Les fenêtres sont murées le même jour, une porte anti-squat installée et un agent de sécurité surveille le bâtiment jour et nuit. Des personnes ayant assisté à l’expulsion se sont faits menacer par la police. Un camion les a suivi et a tenté de les écraser en roulant sur la piste cyclable. A d’autres moments, quand ils nous aperçoivent, ils nous menacent, nous qualifie « d’ennemi préféré », frappent fort à leur fenêtre de voiture, font demi-tour pour nous mettre la pression !

 

 

L’État utilise tous les moyens pour s’attaquer aux pauvres qui s’organisent pour avoir leur logement, vivre bien. Après avoir empêché l’accès aux médias et les utiliser à plusieurs reprises pour faire de la désinformation contre ce mouvement populaire, c’est aujourd’hui la justice qui travaille avec lui pour accélérer les expulsions. Les pauvres n’ont plus de reports, aucun délai, condamnés automatiquement à des amendes parce qu’il serait « inéquitable » que les propriétaires qui spéculent aient des frais de justice. Leurs avocats sont harcelés pour qu’ils plaident alors qu’ils n’ont pas le temps de lire les dossiers. Les juges transmettent les décisions à la Préfecture au motif « d’assurer un suivi social ». Le suivi social, c’est des CRS devant ta porte pour te remettre à la rue toute l’année !

 

 

On a fait des manifestations, personne ne nous écoute, on n’existe pas dans ce pays alors qu’il exploite nos terres, que c’est nous qui avons construit les bâtiments et les routes ! Ce n’est pas nous qui occupons les bâtiments des « autres », mais les riches qui nous volent ce qu’on a construit !Ici et là-bas, ils nous volent toujours pour qu’on travaille dur pour eux ! Nous ne nous courberons pas l’échine devant les riches et l’Etat ! On continuera à s’organiser par nous-même, à reprendre collectivement les bâtiments vides et de tout ce qu’on a besoin pour vivre.

 

 

Tout pour tout-e-s ! Pouvoir au peuple !

 

 

Des membres de la Campagne de Réquisition, d’Entraide et d’Autogestion

 

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