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Communiqué de la CREA du 19 juin (après un long moment de silence)

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Nous rédigeons ce communiqué presque deux mois après l’expulsion spectaculaire des maisons ouvertes à la Roseraie et notre départ sous pression du centre social autogéré de Jean Rieux.
Depuis, il a fallu nous organiser pour que chaque personne retrouve un toit, pour nous re-déter’, et imaginer la suite de ce mouvement.

Grâce à la solidarité de plusieurs squats et collectifs, nous avons pu faire face à l’urgence pour nous héberger, et trouver un lieu d’accueil où continuer à nous réunir et à nous organiser.
Nos assemblées se tiennent depuis au local de la CNT (18 avenue de la Gloire) en attendant de retrouver un autre centre social autogéré.
Une nouvelle maison a vu le jour et une procédure vient d’être lancée par l’agence gestionnaire des lieux.
Nous avons fêté nos 3 ans malgré tous ces événements. Des collectifs amis nous ont rejoint dans ce moment pour partager nos expériences. Ce fut surtout l’occasion de nous retrouver, de se redonner de la force.

La galère continue et nous sommes toujours en recherche de lieux pour se loger et s’organiser.
Des procès sont en cours à l’encontre de plusieurs d’entre nous sous divers prétextes : violations de domicile, dégradations, violences sur agents…
Par ailleurs le camarade atteint par un tir de flashball au visage lors de l’expulsion du 21 avril a été opéré et s’en tire avec des séquelles. Il a porté plainte et nous le soutenons dans cette démarche qui vise à répondre à ce qu’il a subi et à faire le lien avec toutes les autres formes de répression qui nous harcèlent, nous, comme tant d’autres galérien-e-s, pauvres, sans-papiers, révolté-e-s…

Révolté-e-s, il y a des raisons de l’être lorsque le nouveau maire réactionnaire de Toulouse mène une campagne acharnée contre toutes celles et ceux qui ne rentrent pas dans sa vision aseptisée de la ville. Cela ne nous étonne pas plus, tant sa politique n’est que le prolongement des politiques ultra-sécuritaires des dernières années (de droite comme de gauche) se dirigeant tout droit vers une nouvelle forme de fascisme.
Mal-logé-e-s, précaires du marché d’Arnaud Bernard, prostituées, zonards… la chasse aux pauvres s’accentue et la mairie comme la préfecture ne semblent avoir de compte à rendre à personne.

En ce qui nous concerne, nous constatons que la situation empire, que de plus en plus de personnes sont dans la galère et que l’État fournit de moins en moins de ses « pansements » qui simulent un semblant de préoccupation.
L’auto-organisation reste la seule option pour trouver nous même les solutions à nos problèmes.
Nous reconnaître, tisser des liens entre nos initiatives, nous entraider et affirmer notre détermination à ne pas nous laisser écraser, humilier, balader par ces politicards qui vivent dans un autre monde.

Nous appelons à rejoindre la manifestation inter-précaires du 28 juin afin de rappeler que la ville nous appartient également. Toutes celles et ceux qui veulent nous soutenir peuvent venir aux assemblées générales les lundi à 14h et jeudi à 18h et balancer les adresses des lieux vides.

Nous voulons un toit, nous voulons du pain, nous voulons la dignité et la liberté…
Et nous savons que nous n’aurons que ce que nous prendrons.
Solidarité avec toutes celles et ceux qui se battent pour leurs droits.

Pouvoir au peuple !

Communiqué de soutien du Dilengo (Centre social autonome, Ivry)

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Communiqué de soutien à la CREA
(Par le Centre Social Autonome Le Dilengo, en Français, Roumain et Arabe)Communiqué de soutien
à la campagne pour la réquisition l’entraide et l’autogestion (CREA) de ToulouseDepuis trois ans, les membres de la CREA tentent de vivre et de s’organiser librement contre la misère d’un système économique défaillant. A partir d’avril 2011, la CREA a ouvert des dizaines d’immeubles et maisons vides afin que des personnes à la rue puissent y loger. Aujourd’hui, plus d’une centaine de personnes vivent heureux et décemment dans plusieurs bâtiments. Pour l’État, il s’agit d’écraser une initiative d’autogestion populaire qui échappe aux grands partis et associations qui gèrent « la crise ». Ce lundi 21 avril 2014, l’État avec son “nouvel ordre sécuritaire” a donc encore frappé à Toulouse. Après avoir pénétré dans une maison du quartier de la Roseraie, la police a courageusement jeté à la rue une bande de malfaiteurs : des familles avec leurs enfants, des précaires, des travailleurs et des étudiants pauvres appartenant à la CREA.

Nous dénonçons la brutalité de la police et son utilisation spectaculaire indiqué dans un communiqué par la CREA (1) : “plus d’une centaine de policiers de corps différents, une quinzaine de camions, brigades des CSI, BAC, Police nationale, gardes-mobiles, renseignements généraux, lorsqu’au même moment le gouvernement se pavane vulgairement dans les médias en parlant de « plans d’économies » et de « gestion sociale » du pays.”

Nous dénonçons la brutalité de police et ses pratiques criminelles. Les tirs de flash-ball dans les visages ont encore défiguré un jeune toulousain. De plus, plusieurs autres personnes ont été blessées au visage après avoir été tabassées, poursuivies et harcelées dans les rues. Il ne s’agissait pas là d’une première fois, les membres de la CREA sont régulièrement réprimé-e-s par une police qui n’a rien d’autre à faire que d’exercer ses techniques de violence sur eux. Pour le seul tord de vouloir garder un toit au-dessus de leur tête, d’avoir une maison pour eux, elles, et leurs enfants.

Nous dénonçons les méthodes autoritaires employées par l’État contre nos ami-e-s toulousain-e-s, et appelons l’ensemble de la population à se préoccuper de tels agissements du pouvoir : arrestations accompagnées d’interrogatoires, de coups et blessures gratuites, et suivies de poursuites judiciaires. Main dans la main, la Préfecture PS, et la nouvelle mairie de droite pilotée par Jean-Luc Moudenc, ont décidé de taper encore plus fort sur des gens simples, animés par des principes d’entraide et qui n’ont pas renoncé à construire une vie collective et digne. Le capitalisme sécuritaire essaie de tirer profit des désordres qu’il provoque. La « sécurité » est l’argument principal des grands partis à chaque élection, mais aucun n’arrive pas à régler le problème du logement.

Dans la France individualiste et raciste de Manuel Valls, sur le territoire des grandes puissances impérialistes comme dans le monde colonisé, les résistances politiques, sociales et économiques se multiplient, s’étendent et se rencontrent. Elles attaquent les logiques de marchandise, les logiques de polices et les logiques de frontières. Les contradictions liées à l’accumulation illimitée de pouvoirs et de profits condamnent les classes dominantes à l’extension des révoltes.

A Ivry-sur-Seine comme à Toulouse et partout où il le faudra:

Tout pour tout-e-s ! Pouvoir au peuple !

Les habitants du Centre social autogéré li Dileñgo

Ivry-sur-Seine, 27/04/2014

(1) https://creatoulouse.squat.net/

Suport de pres?
campania pentru rechizi?ionarea reciproc si auto-gestionare (CREA) Toulouse

Timp de trei ani , membrii CREA încearc? s? tr?iasc? ?i s? organizeze în mod liber fa?? de mizeria a unui sistem economic care nu a reu?it. Din aprilie 2011, CREA a deschis zeci de cl?diri ?i case goale astfel încât oamenii de pe strad? s? poat g?zdui. Ast?zi, mai mult de osuta de locuitori traiesc bucurosi în cl?diri ?i au un trai decent. Pentru stat, aceasta este zdrobire, o ini?iativ?, de sine popular? care scap? partide majore ?i asocia?ii care gestioneaz? “criza”. Lunia acesta dou?zeci ?i unu april 2014, statul cu “noua ordine de securitate” de-a lovit din nou in Toulouse. Dup? intrarea in cas? în cartierul Rose Garden, poli?ia a aruncat cu curaj în strad? o banda : familiile cu copii, locuri de munc? precare ?i elevii s?raci apar?inând CREA.

Noi denun??m brutalitatea poli?iei ?i utilizarea sa spectaculoas? a spus într-o declara?ie de CREA (1) : “Mai mult de o sut? de poli?i?ti de diferite corp, cincisprezece camioane, brigade CSI, LAC, paznici na?ionale de poli?ie si mobil, informa?ii generale, atunci când, în acela?i timp, guvernul se plimb? frecvent în mass-media, vorbeste despre “planuri de economii” ?i “managementul social” a ??rii.”

Noi denun??m brutalitatea poli?iei ?i practici criminale. Tr?gând Flash -ball în fa?a înc?t a desfigurat un t?n?r din Toulouse. În plus, mai multe alte persoane au fost r?nite în fa?? dup? ce au fost b?tute, judecate ?i h?r?uite pe str?zi. Acesteea nu a fost acolo pentru prima dat?, membri ai CREA sunt reprimate în mod regulat de c?tre poli?ie nu are nimic altceva de f?cut decât s?-?i exercite violen?? tehnic pe ele. Pentru vina de-a p?stra un acoperi? deasupra capului lor, de a avea o cas? pentru ei, elle, ?i copiii lor .

Noi denun?am metodele autoritate utilizate de c?tre statul împotriva prietenilor no?tri din Toulouse, ?i facem apel la întreaga popula?ie s? v? face?i griji cu privire la astfel de acte de putere înso?ite de arest?ri interogatorii, b?t?i ?i leziuni gratuit, ?i a urma urm?ririi penale. Mân? în mân?, Prefectura PS, ?i noua prim?rie drept, condus de Jean-Luc Moudenc, a decis s? lovesc? mai tare pentru oameni care nu au renuntat la solidaritate, inspirati de principiile ajutorului reciproc ?i care nu au renun?at la acumularea vie?ii colective ?i demn?.
Capitalismul în condi?ii de siguran?? încearc? s? profite de tulbur?ri provocate din. “Securitat “, este argumentul principal dintre cele mai importante partide din fiecare alegeri, dar nici unul nu a reu?it s? rezolve problema locuin?elor .

În individualist ?i rasist Fran?a Manuel Valls, pe teritoriul marilor puteri imperialiste ca în lume colonizat?, cre?terea rezisten?ei politice, sociale ?i economice, s? extind? ?i multiplie si s? întlneas?. Ei ataca logica petei, logica politiei, ?i logica frontierei. Contradic?ii legate de acumularea nelimitat? a puterilor ?i a profiturilor condamna clasele dominante în extinderea revoltelor .

Un Ivry- sur-Seine în calitate de Toulouse ?i ori de câte ori el va fi :
Totul pentru-e-uri !
Puterea poporului !

Centrul Social Autonom? li Dileñgo
Ivry- sur-Seine
27/04/2014

(1) https://creatoulouse.squat.net/

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2014/04/27 (1) https://creatoulouse.squat.net/

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Festival des 3 ans de la CREA

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Communiqué de la Campagne de Réquisition d’Entraide et d’Autogestion du 23 Avril 2014

A Toulouse, depuis plus de trois ans nous, familles avec enfants, étudiant.es précaires, travailleur.euses.s pauvres, galériens.nnes privé.e.s de papiers, réquisitionnons des bâtiments vides privés et publics pour nous loger, nous organiser et vivre selon nos propres moyens et nos propres besoins. Dans cette même logique, depuis plus de trois ans, insoumissibles aux logiques de l’Etat, du capital, et des politiques bourgeoises nous refusons de laisser organiser les conditions de notre misère et notre exploitation.

C’est ainsi, que lundi 21 avril, nous, habitant.e.s et soutiens du Centre Social Autogéré du 57 avenue Jean-Rieux étions obligé.es de rendre les clefs du bâtiment réquisitionné depuis octobre 2013 après que Mr Jean-Luc Moudenc, nouveau maire ressuscité de la droite toulousaine, ait personnellement « prié » le propriétaire de nous expulser sous menace d’un carnage policier. Il est clair que dans la logique de la Justice et que dans l’obsession personnelle et maladive de Mr Moudenc de « nettoyer sa ville », les intérêt des pauvres et leurs organisations ne valent rien.
C’est ainsi bien conscient de cela, que nous avions ouvert par nécessité, quelques jours auparavant, deux nouvelles réquisitions à la Roseraie que nous venions d’officialiser.

Mais dès dimanche soir et ce jusqu’à l’expulsion, se sont succédés autour de ces deux maisons : vrais et faux propriétaires, renforts massif d’agents immobiliers, policiers divers et variés s’étant tous accorder sur le même discours : notre impossibilité à rester dans les lieux quelque soient nos droits et nos déterminations. Le dispositif s’accélère le lundi après-midi lorsque nous nous trouvions à l’intérieur des bâtiments. Fort d’une plainte fallacieuse et illusoire pour violation de domicile déposée par les propriétaires, les renseignements généraux ont, dans un premier temps, tenté d’interroger plusieurs personnes identifiées de la CREA. Bredouilles, ils repartent pour mieux revenir une heure après accompagnés de plusieurs camions de CRS bloquant la rue et ordonnant l’expulsion immédiate et illégale des bâtiments, sans solution de relogement.
Après discussion, nous nous décidons à sortir des maisons, avec nos affaires et sans que personne ne soit embarqué, à qui serait intimé l’obligation de répondre de la plainte du propriétaire.
Une heure plus tard, nous nous trouvons tous dehors: habitant.tes, entourés de nos soutiens et de nombreux voisin.e.s. lorsque le lourd dispositif policier finit de se mettre en place. Nous nous interrogeons encore sur l’impressionnant arsenal mis en œuvre : plus d’une centaine de policiers de corps différents, une quinzaine de camions, brigades des CSI, BAC, Police nationale, gardes-mobiles, renseignements généraux, lorsqu’au même moment le gouvernement se pavane vulgairement dans les médias en parlant de « plans d’économies » et de « gestion sociale » du pays.
Nous déménageons nos affaires lorsque la BAC décide d’interpeller quelqu’un identifié comme « responsable ». En plus de la violence de l’intervention, s’en suit un déluge de coups de la part des tous les policiers : gaz lacrymos, tir de grenade dispersive, tir tendu de flash-ball au visage. Un autre camarade s’est écroulé au sol, se faisant secourir et transporter à l’hôpital par les voisin.e.s. Touché en pleine face, plus de la moitié des os de son visage ont explosé. Plusieurs personnes ont été blessées, et la chasse à l’homme dure plusieurs heures. De plus, quatre personnes ont été interpellées, une est toujours en garde-à-vue ce mercredi matin et une cinquante de personnes se retrouvent à la rue du fait de l’acharnement de la Mairie et de la Préfécture.

Nous adressons donc un message au nouveau maire de Toulouse et à tous ceux qui partagent ses idées et intérêts : les pauvres ne disparaissent pas à coups de tonfa magique. Les surveillances, contrôles, expulsions, répressions ne font au’ accroitre nos déterminations à ne pas nous résigner au jeu des pouvoirs publics de droite comme de gauche, et à choisir pour et par nous-mêmes nos conditions d’existence. Des bâtiments sont vides, des gens sont à la rue : réquisitionnons ce qui à été construit par le peuple pour loger le peuple.

Ici et maintenant, rencontrons-nous, organisons-nous.
Tous pour Tou.tes
Pouvoir au peuple

Rassemblement devant le C.R.A, samedi 19 avril à 12h

Notre ami, Nabil, jeune tunisien, risque l’expulsion d’un moment à l’autre.
Il est en ce moment détenu au centre de rétention de cornebarrieu.
Installé en France depuis plusieurs années, il a tout ici, ses amis, un travail, des projets…

Lundi dernier, la police a essayer de l’expulser vers la Tunisie, nous étions nombreuses et nombreux à le soutenir à l’aéroport en essayant de convaincre les passagères et passagers du vol de s’opposer à cette expulsion. Il a refusé d’être embarqué et a été ramené au CRA après avoir été malmené.
Une nouvelle tentative peut avoir lieu n’importe quand.

Nous comptons le soutenir jusqu’au bout pour empêcher son expulsion et sommes déterminé-e-s tout comme lui à ne pas laisser faire cette situation insupportable qui le touche lui aujourd’hui comme des centaines d’autres tous les jours.

Les conditions de vie au CRA sont désastreuses et on nous en fait écho de l’intérieur. Face à ces violences institutionnelles : humiliations, violences diverses, nourriture périmée… chaque acte de résistance doit être soutenu.

Nous appelons à nous mobiliser autour de Nabil pour obtenir sa libération, nous appelons à exprimer notre solidarité avec tous les prisonniers et toutes les prisonnières du CRA ainsi qu’à toutes les personnes privées de papier et exploitées, traquées, maltraitées par l’administration policière de ce pays, par le racisme banalisé et instrumentalisé par l’Etat français, les politicards et tous leurs alliés.

Solidarité avec Nabil, liberté pour lui, liberté pour toutes et tous.

(RDV à 11h30 sur le parking intermarché à côté, pour partir ensemble vers le CRA.)

nouveau clip: un automne à la CREA

Bilan d’un automne 2013 où comme toute l’année, la CREA se tape et fait face à toutes les formes de misères et de répressions !

https://www.youtube.com/watch?v=4ufC2zmWipg

Festival de la Caisse Noire

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chkon homa chkon homa loezara r3awi chkon hnya chkon hnaya wlad cha3b lmhgorin

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(Dédicace à nos camarades prolétaires du Maroc du mouvement du 20 février qui en ont marre de ce système ! Traduction : Qui sont-ils ? Qui sont-ils ? Les Ministres qui toujours exploitent. Qui sommes-nous ? Qui sommes-nous ? Les enfants du peuple qui se font toujours réprimer)

 

 

Le 18 décembre, à 8h30 du matin deux camions, trois voitures de police, 3 camions de déménagements, trois ouvriers de la société DEM (habituée à collaborer avec la police pour expulser les squats) et une vingtaine de policiers sont venus remettre à la rue des galériens, une femme enceinte et une famille avec un enfant de 6 mois. Ils ont voulu casser la porte d’entrée au bélier alors que l’enfant dormait encore. C’est le père qui a demandé d’arrêter de faire du bruit. « Réveillez le bébé, il faut sortir dehors ! », répond la police. Un autre veut rentrer chez lui pour reprendre ses affaires. Il l’empêche d’entrer et se fait attraper au col. Il ne se laisse pas faire : les policiers l’encerclent, le fouillent et trouvent une excuse pour l’embarquer au commissariat où il fera sept heures de garde à vue avec en bonus une convocation au tribunal en octobre 2014. Affaire à suivre. Avant de partir, les policiers rient au nez des expulsé-e-s : « Vous allez dormir où maintenant, à la rue ? ».

 

 

Le 21 décembre, même heure mais autre endroit. La police réveille les parents et les enfants et leur donne 20 minutes pour partir. La famille repart alors à la rue avec ses petites affaires. Il a fallu rappeler l’huissier pour obtenir le reste des affaires qui ont pu être récupérées. Trois nuits dans un hôtel à l’extérieur de la ville lui ont été proposées mais elle a refusé de participer à cette mascarade. Le jour même, le propriétaire paye des ouvriers pour installer un système d’alarme et de vidéo-surveillance et verrouiller toutes les fenêtres.

 

 

Le 15 décembre, des personnes ont occupé des logements laissés vides par Habitat Toulouse. La police est venue les sortir de force en escaladant la porte du jardin. Par vengeance, les flics crèvent les pneus de leurs vélos, en criant au passage « Ah, toujours les même qu’on voit ! ». Depuis, le bâtiment est soigneusement gardé par un ouvrier de la sécurité.

 

 

Trois semaines avant, c’est la Mairie qui a expulsé suite à une procédure judiciaire expéditive (titre d’expulsion en sept jours). Au cours de cette expulsion, la police a violenté des femmes, une mère de famille a eu la jambe blessée et emmenée au commissariat sans raison. Elle sera retenue 5 heures avec un rappel à la loi. Elles garderont un bon moment les marques corporelles de ces violences policières ! Les fenêtres sont murées le même jour, une porte anti-squat installée et un agent de sécurité surveille le bâtiment jour et nuit. Des personnes ayant assisté à l’expulsion se sont faits menacer par la police. Un camion les a suivi et a tenté de les écraser en roulant sur la piste cyclable. A d’autres moments, quand ils nous aperçoivent, ils nous menacent, nous qualifie « d’ennemi préféré », frappent fort à leur fenêtre de voiture, font demi-tour pour nous mettre la pression !

 

 

L’État utilise tous les moyens pour s’attaquer aux pauvres qui s’organisent pour avoir leur logement, vivre bien. Après avoir empêché l’accès aux médias et les utiliser à plusieurs reprises pour faire de la désinformation contre ce mouvement populaire, c’est aujourd’hui la justice qui travaille avec lui pour accélérer les expulsions. Les pauvres n’ont plus de reports, aucun délai, condamnés automatiquement à des amendes parce qu’il serait « inéquitable » que les propriétaires qui spéculent aient des frais de justice. Leurs avocats sont harcelés pour qu’ils plaident alors qu’ils n’ont pas le temps de lire les dossiers. Les juges transmettent les décisions à la Préfecture au motif « d’assurer un suivi social ». Le suivi social, c’est des CRS devant ta porte pour te remettre à la rue toute l’année !

 

 

On a fait des manifestations, personne ne nous écoute, on n’existe pas dans ce pays alors qu’il exploite nos terres, que c’est nous qui avons construit les bâtiments et les routes ! Ce n’est pas nous qui occupons les bâtiments des « autres », mais les riches qui nous volent ce qu’on a construit !Ici et là-bas, ils nous volent toujours pour qu’on travaille dur pour eux ! Nous ne nous courberons pas l’échine devant les riches et l’Etat ! On continuera à s’organiser par nous-même, à reprendre collectivement les bâtiments vides et de tout ce qu’on a besoin pour vivre.

 

 

Tout pour tout-e-s ! Pouvoir au peuple !

 

 

Des membres de la Campagne de Réquisition, d’Entraide et d’Autogestion

 

Communiqué du 4/11/2013 de la Campagne de Réquisition d’Entraide et d’Autogestion

Manif crea 2 nov 2013    A partir du jeudi 31 octobre, à l’appel lancé par la CREA, une centaine de personnes s’est retrouvée autour du NOTHING TO LOSE, invitation à venir se rencontrer, échanger nos expériences et nos savoirs-faire autour des luttes du logement et se réapproprier une ville qui plus que jamais nous appartient.

Autour du mot d’ordre « rien à perdre-tout à reprendre, », nous avons ainsi ouvert publiquement et ensemble le second matin de novembre, un bâtiment que nous avons réquisitionné il y a plus d’une semaine. Nous sommes fiè.res de vous annoncer l’ouverture d’une maison au 26 rue Valade, dont le propriétaire est la Mairie et qu’elle a volontairement laissé vide depuis plus d’un an alors que son propre gouvernement se pavane vulgairement dans les médias en envisageant la possibilité de réquisitions.

Dans la même journée, à 14 heures, plus de 200 personnes se sont rassemblées devant la Mairie et ont défilé dans les rues de Toulouse pour rejoindre le nouveau Centre Social Autogéré  situé au 57 avenue Jean Rieux, à peine ouvert et déjà en procès. Ensemble entre galérien.nes, familles, enfants, militant.e.s, travailleur.ses pauvres, étudiant.es… nous avons dénoncé toutes les expulsions. Celles de nos frères et sœurs de condition, victimes comme nous du capitalisme et jeté.es hors de nos frontières, et les expulsions des logements et des réquisitions quelques jours après la remise à la rue des 58 habitants dont une dizaine d’enfants du Centre Social Autogéré des Demoiselles.
Cette manifestation populaire, festive et déterminée à se faire entendre, à quelques jours de la trêve hivernale, a été rejointe par le D.A.L Toulouse. Nous avons ainsi dénoncé le jeu cynique de la Préfecture, de la Mairie et de l’Etat, en résolvant de façon simple un problème qu’aucun ne semble vouloir régler : des bâtiments sont vides, des gens sont à la rue, nous réquisitionnons ! Et nous continuerons !

Venez nous rencontrer, nous filer un coup de main au Centre Social Autogéré au 57 avenue Jean Rieux pendant les assemblés générales les lundi à 14h et les jeudis à 18h.

Tout pour tou.tes !
Pouvoir au peuple !

Communiqué suite à l’expulsion du 70 allées des Demoiselles

TOULOUSE : LE MARATHON DES EXPULSIONS CONTINUE… CELUI DES RÉQUISITIONS AUSSI !

 

Hier, mercredi 30 octobre 2013, après plus de deux années de réquisitions et d’expulsions, la préfecture, la justice et la police ont de nouveau sévis en remettant à la rue les 58 habitant.e.s, dont la dizaine d’enfants résidant au Centre Social Autogéré des Demoiselles ouvert début août.

Aiguisant toujours un peu plus ses contradictions, la préfecture n’a évidement pas proposer de solutions de relogement contrairement à ce qu’elle aime clamer aux médias. Il ne nous est plus surprenant de constater sa facilité à  nous faire payer l’addition salé d’une expulsion : un hélicoptère pour faire des repérages les jours précédents, une vingtaine de cars de CRS avec dispositif anti-émeute, une centaine de policiers dont les renseignements généraux et la BAC. L’État choisi ses pauvres et leurs conditions d’existences : dans sa logique il faut réprimer et remettre à la rue des familles, des enfants, des étudiant.e.s, des galérien.ne.s, des chôm.eurs.euses, des ouvrier.eres, des vieux et vieilles, des précaires pour laisser des bâtiments vides et sans projet. Il faut préserver les intérêts du capital, de la bourgeoisie et de la spéculation plutôt que d’écouter ceux du peuple.

 

Mais une chose est sûre : nous ne disparaîtrons pas d’un coup de « tonfa magique » !

Et nous sommes heureux.ses de vous annoncer notre nouvelle installation. C’est désormais au 57 avenue Jean Rieux, lieu vide et fermé depuis plus de trois ans que nous habitons. Nous nous y organisons pour y vivre ensemble  dans des espaces et où tout le monde à la même voix, par et pour nous même. Plus qu’un espace d’habitation, nous voulons faire de ce bâtiment notre nouveau Centre Social Autogéré, ouvert sur le quartier et sur la ville pour toutes sortes d’activités et d’ateliers libres et gratuits.

 

Nous réaffirmons que l’État n’est pas la solution mais fait partie du problème. Nous prenons notre droit à l’autodétermination et nous refusons de nous résigner au jeu des pouvoirs publics et de la spéculation immobilière.

 

Tant que nous serons à la rue, nous réquisitionnerons.

Tant que ce monde nous fera gerber, nous nous organiserons.

Nous restons déterminé.e.s à continuer nos actions, à vivre selon nos moyens et nos convictions.

 

 

Tout pour Tout.e.s, pouvoir au Peuple

Nouveau Centre Social Autogéré 57 av Jean Rieux !!

Mercredi, l’Etat nous a expulsés du 70 allée des Demoiselles…

Nous sommes heureux de vous annoncer l’ouverture du nouveau Centre Social Autogéré de la CREA, 57 av Jean Rieux, (oui oui l’ancien Consulat du Maroc, avec ses airs de “soirées de l’ambassadeur”…)
Les habitant.e.s (familles ,ouvriers, galériens, étudiantes, précaires…) se sont installées, les activités reprennent, venez vite nous voir et participer.
D’ailleurs, comme le systeme est sans pitié, nous passerons en procès dès vendredi de la semaine prochaine…

Tout pour tou.te.s, Pouvoir au peuple !

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Expulsions imminente du Centre Social Autogéré !

L’Etat va expulser le Centre Social Autogéré de la CREA (70 allée des Demoiselles, Toulouse) en début de semaine prochaine ! Solidarité !

Malgré le fait qu’il n’a aucun projet sur ce bâtiment, qu’il nous a déjà expulsé illégalement l’année dernière, qu’il a perdu en appel à Bordeaux contre la CREA, que plus de 50 personnes dont une quinzaine d’enfants y habitent et se retrouveront à la rue, l’Etat vient de délivrer le “commandement de quitter les lieux” ce matin. Nous avions vu l’hélicoptère tourner autour du batiment il y a quelques jours, des flics faire des repérages, l’expulsion aura donc lieu la semaine prochaine, très certainement lundi ou mardi matin.
Venez nous aider à nous défendre, déferlez sur Toulouse pour empêcher l’expulsion, la solidarité est notre arme et nous comptons bien continuer à lutter et résister. Vous soutenez nos combats ? Ami.e.s, camarades d’ici et d’ailleurs, nous avons besoin de vous, venez montrer à la Préfecture que la CREA n’est pas seule et que le peuple sait se défendre !

Assemblée Générale en urgence aujourd’hui vendredi 25 oct à 18h au Centre Social Autogéré.

Nothing to lose ! “Rien à perdre !” / Texte d’appel à se rejoindre sur Toulouse le premier week-end de novembre autour des luttes du logement, mais pas que …

Nothing to lose !
À l’entrée de l’hiver, à Toulouse comme ailleurs, c’est l’heure de la trêve hivernale, toujours la même mascarade, toujours la même limonade.
Des tas de gens encore obligées de dormir dehors, ou de payer avec les 3/4 de leur salaire une pov’ pièce vétuste. Les préfectures de toutes les villes qui continuent d’expulser squats et logements locatifs. Le constat est amer et glauque. Alors on fait quoi ?
À Toulouse, la ville de la lose, on en a marre de rester les bras croisés. On sait qu’à plein on a plein de forces et de motivations…
Expliquons un peu ce qu’il s’est passé ces derniers temps pour nous :
Nous sommes passé.e.s d’une dizaine de bâtiments squattés, dans le même quartier, à Bonnefoï, tous près les uns des autres, à quatre bâtiments dispersés. On s’est bien fait rammass’. Et le nouveau centre social est déjà expulsable, après de longues tergiversations avec l’association des cités. On a même vu la PAF se ramener lors des expulsions, histoire de faire d’un coup de bélier deux coups de matraque.
Le projet et l’action de la CREA n’est pas seulement d’ouvrir des bâtiments vides en attendant l’expulsion pour ré-ouvrir à l’infini. C’est aussi se retrouver et s’organiser entre premières concerné-e-s, pour passer de la débrouille individuelle à l’entraide collective, pour réussir à vivre ensemble et à décider nous-mêmes de notre direction, trouver nous-mêmes les solutions à nos problèmes pour moins dépendre des institutions qui nous baladent…
En bref, se donner de la force quoi.
Là, en ce moment, nous avons besoin de sortir de l’urgence. On a le seum et un peu de monde pour nous aider à reprendre le rapport de force et être plus visibles dans la ville ne serait pas de trop.
Plusieurs rencontres ont déjà eu lieu un peu partout en f.Rance autour du logement, du squat, des politiques d’urbanisation et des phénomènes de gentrification. Riches en partages d’expériences et d’outils, elles n’ont pas donné plus de choses concrètes que des réponses de loin, des échos de villes en villes… Nous ne disons pas là qu’elles n’ont servi à rien, mais il est temps de passer la seconde.
Nous avons donc décidé de vous inviter le premier week-end de novembre pour :
Faire face à la répression // Mettre en pratique des réseaux nationaux et internationaux qui ne se rencontrent habituellement que pour discuter // Faire un Scrabble à 40 // Se rencontrer lors d’ateliers trop chouettes // Aller se promener dans Toulouse et faire des visites guidées // Connaître un peu plus l’architecture de la ville rose // Dériver, respirer, explorer et redessiner cette ville en vrac // Visiter des sous-marins discrets pendant quelques jours // Faire tout ce qui nous passera par la
tête …
Alors, venez, collectifs et individu.e.s de toutes les villes ! Si vous avez la possibilité d’arriver unpeu en avance pour nous aider à préparer c’est cool ! N’hésitez pas à réfléchir à des contenus de plannings, ce qui s’y passera se fera en fonction de ce que tou.te.s les participant.e.s auront envie de faire.
Et ramenez votre sac de couchage, frontale, vos envies et tous les outils qui vous sembleront nécessaires.
Pour des infos en plus, des questions ou tout simplement prévenir de ta venue :
nothingtolose2013@@@riseup.net
rien à perdre / tout à reprendre

Lettre Ouverte des membres de la Campagne de Réquisition pour l’Entraide et l’Autogestion à la préfecture de Haute-Garonne, en charge des expulsions et parait-il des relogements …

Nous, membres de la CREA et habitants du 70 allées des Demoiselles, réquisitionnons actuellement un bâtiment dont vous êtes propriétaire. Nous l’avons libéré en le transformant en un centre social autogéré et un lieu d’habitation pour une cinquantaine de personnes, majoritairement des familles avec enfants.

Nous l’avions occupé une première fois en avril 2011 alors que ni le ministère propriétaire du bâtiment, ni la préfecture de Haute-Garonne n’avaient de projet sur ce lieu laissé vide depuis 4 ans et destiné à le rester pour longtemps. Après un an et demi d’existence et un jugement expéditif, vous nous avez expulsé.e.s fin août 2012, malgré vos promesses et celles du ministère : « pas d’expulsion sans relogement ». Vous avez ainsi délibérément remis à la rue une quarantaine de personnes et une dizaine d’enfants.

Ne nous refusant jamais au dialogue, vous n’avez cessé de nous réprimer-expulser-remettre à la rue, alors que vos propres services d’hébergement d’urgence et de travailleurs sociaux orientaient constamment (c’est toujours le cas à l’heure actuelle) des familles et personnes en galère vers nous.
Ainsi, durant plus de deux ans, nous nous sommes organisés, entre galérien-ne-s, par nos propres moyens et pour nos propres besoins. En effet, il est clair que vos intérêts, ceux d’organiser la misère et l’exploitation, vont à l’encontre des nôtres. Au regard de la manière dont vous nous avez traités, nous ne sommes pas dupes : vous faites plutôt partie du problème que de la solution. Si vous prétendez le contraire, vous êtes assurément incompétent, voire dangereux.

Malgré l’acharnement dont vous avez fait preuve, nous n’avons cessé de lutter, et c’est tout naturellement  qu’un  an plus tard, en août 2013, nous sommes revenus chez nous. Aujourd’hui, nous nous retrouvons dans la même situation qu’il y a un an : dans le même bâtiment, avec les mêmes personnes et d’autres encore ayant parcouru le labyrinthe de vos institutions avant d’être jetées au ban de la société.

A la suite de notre expulsion en août 2012, vous avez proposé à plusieurs associations d’occuper ce bâtiment. Elles  ont toutes refusé, ne cautionnant pas vos méthodes. Seule la Halte de nuit, qui quémandait depuis 8 ans des locaux à vos services, a fini par accepter. L’État choisit ses pauvres, et les cadres de leurs conditions d’existence. Vous avez ainsi choisi, dans ce que vous considérez comme social, d’expulser des personnes habitant un lieu pour y accueillir des SDF  dans des conditions inadaptées : un bâtiment muré, en utilisant seulement deux étages sur cinq, où la possibilité d’y dormir , « parqués » à plusieurs dans des box, ne serait-ce que quelques heures, a été arrachée par une lutte des SDF eux-mêmes.

Nous entendons par cette lettre prendre à témoin toutes les personnes qui voudront comprendre notre situation.  Y compris nos détracteurs d’aujourd’hui, nos alliés d’hier qui marchent au jeu de la division et se désolidarisent de notre action pour préserver les quelques miettes que vous leurs concédez.

La Halte de Nuit a retrouvé des locaux, certainement mieux adaptés à son projet. Elle a également renoncé à continuer les poursuites contre nous. Mais la décision de justice a été rendue et nous sommes expulsables sans délais.

Il vous faudra dorénavant assumer publiquement et politiquement que vous nous expulsez sans autre raison que la volonté de nous remettre à la rue car vous n’avez plus le prétexte d’un quelconque projet sur ce lieu. Il vous faudra assumer vos contradictions et votre acharnement qui se soldera par la mise à la rue d’une cinquantaine de personnes, dont une dizaines d’enfants scolarisés dans le quartier depuis plusieurs années, et ceci à l’entrée de l’hiver.

Parmi nous, des galérien.ennes, des sans-toit, des sans-travail, des privé.e.s de papiers, des étudiant.e.s, des travailleurs.euses précaires, des gens qui en ont marre de votre système, des gens solidaires… qui vivent et s’autodéterminent ensemble. Contrairement à ce que vous ne cessez de propager, ici, personne ne manipule personne : ce qui nous anime et rassemble c’est le fait de nous réapproprier nos vies et les manières de les mener. C’est l’idée de justice sociale et de solidarité.

Vous nous direz sans doute, et cyniquement que « Vous ne faites qu’appliquer des décisions de justice ».
Nous entendons bien que dans votre logique et celle de la Justice, la propriété privée prévaut sur le droit d’usage et la solidarité. Mais dans la nôtre, celle qui sort des intérêts de la bourgeoisie, de l’État et du capital : des personnes dorment à la rue, des logements sont vides, donc nous réquisitionnons.
Nous prenons notre droit à l’autodétermination de nos vies. Nous refusons de nous résigner au jeu de la spéculation immobilière.

Ce que nous exigeons aujourd’hui, c’est de rester au 7O, allées des demoiselles. Nous sommes déterminé.e.s à continuer nos actions, à vivre selon nos moyens et nos convictions.

Tout pour tout.e.s, pouvoir au peuple !!!

Stop toutes les expulsions!

Pour s’associer aux mouvements de réquisition en Espagne, en Italie et au Pays Basque, et pour utiliser une démarche similaire permettant de mettre en lien les luttes contre les expulsions en France, la CREA vous propose ce “stop à toutes les expulsions” (en pj) qui reprend le logo des camarades des autres pays. Qu’il fleurisse partout en France pour montrer aux pouvoirs que nos luttes s’unissent par delà leurs frontières locales et globales. Imprimons le, affichons le, en autoc, drapeaux… stop-expulsions