TOULOUSE : OCCUPATION DU PAIO PAR LES FAMILLES A LA RUE ET MENACEES D’EXPULSION

Ce mardi, depuis 09h00, nous, les habitants et habitantes (15 familles et 25 enfants, étudiants, chômeurs, femmes isolées, travailleurs pauvres…) du 22 rue Demouilles occupons le PAIO (pôle d’accueil  d’information et d’orientation) à Patte d’oie à Toulouse et sommes installés pour y passer la journée et la nuit.

 

Hier, lundi 1 octobre, nous nous y sommes présentés pour y faire des demandes de logement étant donné que le 22 rue demouilles, où nous vivons, risque d’être expulsé par la police dès demain matin à la veille de l’hiver. Mais nous avons dû repartir sous la menace d’une arrivée imminente de la police.

 

En effet nous habitons depuis le 3 septembre dernier dans ce bâtiment appartenant à l’URSSAF laissé vide depuis 6 ans, car à part la réquisition de logement vides nous n’avons aucun autre moyen de nous loger.

 

Nous sommes dans cette situation car le Président du tribunal de grande instance de Toulouse, après avoir mené une procédure bâclée dans laquelle nous n’avons pu nous défendre et faire valoir qu’il n’y avait aucune urgence à nous expulser et que nous pouvions, vu notre situation de précarité, bénéficier de délais, a ordonné notre expulsion sous 48h en avançant des motifs fallacieux selon lesquels l’immeuble où nous habitons serait occupé aux seules fins de dénoncer la pénurie de logement.

 

Ce magistrat a nié la réalité alors que pour démontrer que nous habitons dans ce bâtiment pour s’y loger, nous avons produit des articles de presse, des témoignages, des déclarations publiques dans lesquelles il est clairement établi que cet immeuble est occupé par des familles avec enfants, des femmes en galère, des chômeurs, des étudiants…pour s’y loger et y vivre, que l’eau et l’électricité sont remis en route, que la cuisine est utilisée pour préparer les repas ensembles, que nous avons aménagé ces anciens bureaux en appartements.

 

Cette décision de justice est avant tout politique afin de donner les moyens à la préfecture et aux propriétaires de nous remettre à la rue le plus rapidement possible. De toute façon, les habitantes et habitants ont fait appel de ce déni de justice et ont saisi le juge de l’exécution pour qu’ils suspendent au plus vite la procédure d’expulsion.

 

De plus la Préfecture de Haute-Garonne qui nous remet constamment à la rue, met la pression sur l’URSSAF et  les plus hautes instances de la sécurité sociale à Paris pour accélérer notre expulsion alors que nous ne coûtons rien à personne.

 

C’est cette même préfecture qui doit proposer des hébergements et des logements pour toutes sur le département et que des habitantes et habitants du 22, rue Demouilles ont reçu des avis favorables pour le droit à l’hébergement et au logement.

 

Le PAIO, service de l’état, a pour mission de proposer une solution d’hébergement à chaque personne qui en fait la demande, ce qu’il est incapable de faire aujourd’hui, faute de volonté politique. Pourtant l’hébergement est un droit fondamental, chacun doit y avoir accès de façon inconditionnelle, quelque soit sa situation administrative. Si nous dormons au PAIO cette nuit, c’est  parce qu’aucune solution ne nous a été proposée, que nous voulons que la Préfecture arrête immédiatement cette procédure d’expulsion, et que nous ne voulons pas faire revivre aux enfants une nouvelle expulsion musclée de la part des forces de l’ordre envoyées par la préfecture.

 

De plus, la mairie entre dans cette même logique en menaçant d’expulser des familles installées depuis bientôt un an dans un petit immeuble lui appartenant et également laissé vide alors que tant de personnes dorment dehors.

 

Mme DUFLOT, ministre du logement, s’est prononcée pour la réquisition et contre les expulsions sans relogement.

 

 

 

 

 

Nous exigeons donc l’arrêt immédiat de l’expulsion du 22 rue demouilles ainsi que toutes les autres expulsions.

 

Tout pour tou-te-s, pouvoir au peuple

 

 

 

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