Le mouvement autonome des sans-abris prend le chateau!

Communiqué du mouvement des sans-abris:

“Jusqu’au bout…

Aujourd’hui est le vingtième jour d’un mouvement spontané, celui des Sans-Abris de Toulouse. Initié par les travailleurs sociaux du 115 en grève et soutenu par des militant-e-s pour le logement, ce mouvement est une réponse claire face aux institutions, à commencer par l’Etat, qui n’assument pas leurs obligations en matière de relogement d’urgence. Nous avons refusé la fatalité qui aurait été, après la fin du Plan Grand Froid, que chacun-e retourne à la rue, trouvant des solutions individuelles à ses propres problèmes. Au contraire, nous avons décidé de nous organiser collectivement et de trouver des solutions par nous mêmes, l’Etat via la préfecture de Haute-Garonne n’en proposant aucune. Après avoir refusé de quitter le gymnase Puig tant que des solutions d’hébergement ne seraient pas proposées, nous avons entamé des séries de réquisitions de bâtiments vides. Parmi ceux ci, deux ont été officialisé publiquement et pouvaient héberger chacun une soixantaine de personnes à la rue en attendant que les procédures judiciaires suivent leur cours. Il s’agit de l’ancien Palais des Congrès, inoccupé depuis 2001, appartenant à la Mairie, et d’un bâtiment appartenant à Robert Monné, célèbre promoteur immobilier. A chaque fois nous avions toutes les pièces judiciaires nécessaires pour prouver que nous occupions les lieux depuis plus de 48h, et que seul un avis d’expulsion du tribunal pouvait nous faire quitter les lieux. Au lieu de quoi la Préfecture a préféré passer outre la justice, ou faire pression sur elle dans le second cas pour expulser des sans-abris mis à la rue sans aucune solution de réhébergement. Dans l’urgence nous en sommes venus à occuper un gymnase de la Mairie (Mirail) et une salle de l’Université du Mirail non sans des menaces d’expulsion de son président, Daniel Filâtre, évité grâce au soutien de certain-e-s étudiant-e-s, personnels, professeurs et membres du CEVU. Ces derniers jours, des squats comme Mixart Mirys, et les Pavillons Sauvages ont aussi apporté leur soutien en hébergeant des sans-abris. Aujourd’hui, nous officialisons l’ouverture d’un troisième bâtiment, maison de retraite désaffectée appartenant à la Mairie. Nous l’occupons depuis mardi et espérons que la Mairie ne nous expulse pas, préférant pérenniser cette solution d’urgence en attendant de nous proposer mieux. Ce bâtiment pourra loger jusqu’à 25 personnes, qui n’auront plus à se demander chaque heure de leur journée où elles dormiront le soir. Disons le clairement, ce n’est qu’un début, 170 personnes ont été recensées comme sans solutions et à la rue par le 115. Cela fait encore beaucoup de personnes à reloger. Si notre lutte nous a confirmé une chose c’est que l’union fait la force, face à la répression insitutionnelle et policière des insitutions. Notre combat va continuer dans les jours qui viennent en mettant encore une fois la Préfecture et Madame Souliman devant ces responsablilités, et en demandant à la Mairie de ne pas tomber dans le non-droit pratiqué par cette dernière, comme elle s’y était engagée lors de notre dernière rencontre. Avoir un toit n’est pas une option, c’est un droit et une liberté fondamentale, c’est aussi une question de dignité humaine. Les sans-abris et militant-e-s en lutte.”

Le Crea, la campagne “zéro gosse à la rue”, et le mouvement de réquisition soutiennent et accompagnent le mouvement autonome des sans-abris.

Tout pour tou-te-s, Pouvoir au peuple!

 

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