Communiqué du 260 sur l’expulsion du CREA
La gueule du changement !
On s’en doutait. On en a la confirmation. Le changement de Hollande, il a la gueule du flic qui vient t’expulser à 6h du matin, avec son flashball et sa sale tronche, celui qui te fout des coups de matraque pendant que tu ramasses tes affaires.
Le changement, c’est d’avoir expulsé plus de squats de mal-logés, de demandeurs d’asile, de Rroms en un été que Sarkozy en cinq ans. C’est des milliers de personnes à la rue, tandis que les expulsions locatives continuent et s’accélèrent.
Le changement, c’est de mettre plus de gens dans la merde au nom d’une « politique réaliste ».
Ce matin du 28 août 2012, le bâtiment principal du CREA [Collectif pour la Réquisition, l’Entraide et l’Autogestion], à Toulouse, a été expulsé. À 6h du matin. Là-bas, depuis 1 an et demi, 40 personnes et 15 enfants y vivaient. Le lieu était devenu un centre social, avec des cours, des projections, des discussions, des espaces de jeu pour les enfants, des permanences logement ou juridique.
C’était aussi le point de départ d’une campagne de réquisition des logements vides, pendant la période de grand froid, qui a permis de loger plusieurs centaines de personnes alors que le 115 affirmait son incapacité à loger les gens à la rue, par -15°C.
C’était surtout un lieu où celles et ceux qui n’ont rien, qui se font exploiter au quotidien, à leur boulot ou à Pôle emploi, par l’administration, la préfecture, la mairie, avaient enfin un espace pour décider et agir, pour ne plus se laisser faire.
Début juin, les futurs habitants du 260 rue des Pyrénées et des collectifs de mal-logés et de précaires interpellaient la ministre du logement Cécile Duflot, lors de son dernier meeting de campagne. Celle-ci nous a répondu « Pour le CREA, ne vous inquiétez pas, il n’y aura pas d’expulsion sans solution de relogement ». Grand sourire. Cécile Duflot ne fait pas de la politique « autrement ». Mais comme les autres. Elle ment comme une arracheuse de dents.
Aucune proposition crédible ne leur a été faite.
Nous, au 260, sommes dans une situation semblable au CREA, menacés par les pouvoirs publics, la mairie et un bailleur qui a la gueule du changement. Des promesses du ministère, et des coups dans le dos.
Nous exprimons notre solidarité au CREA, aux personnes arrêtées, aux familles expulsées, à toutes celles et ceux qui termineront leur été dehors, ou en centre de rétention. Nous appelons tous les collectifs auto-organisés de mal-logés, de précaires, de sans-papiers, les expulsés de cet été, tous les enragés sociaux, à préparer la rentrée avec détermination. Que l’on se mette en contact, comme ce qui s’est déjà fait entre nous, le CREA, les collectifs de Nantes, de Rouen, de Dijon et d’ailleurs, pour contre-attaquer, pour occuper quelques uns des 2 millions de logements vides.
Le gouvernement veut cautionner le racket immobilier, il nous trouvera sur sa route.
Les habitant-e-s du 260 et leurs ami-e-s